Film admirable qui est un des rares westerns où le héros est un guerrier indien. Guerrier dans le sens où il combat les blancs pour la survie de son peuple, dans un premier temps dans la violence, dans la résistance puis en suivant l’exemple des Cherokees, par la culture du maïs. Le choix de Burt Lancaster est excellent, Massaï est un guerrier dynamique, violent, et l’acteur a toutes les capacités pour interpréter ce personnage. De plus son regard accentue toutes les expressions nécessaires. La séquence où il arrive dans une ville et son observation de toutes les coutumes des habitants du village en dit long. Il appliquera ce même regard à son frère Cherokee dans la ferme où il se réfugie, rejetant toute cette « civilisation » qui envahit son monde. Aldrich n’hésite pas à montrer certaines réalités de l’humiliation faite aux indiens, Geronimo photographié dans le train en vaincu, tout juste on lui cache les menottes pour ne pas heurter la sensibilité de certains, le vieux chef de la tribu apache à qui un soldat indien (Charles Bronson) offre de l’alcool pour obtenir la main de sa fille. Seul Massaï garde le sens combattif et noble des apaches. Même si Aldrich filme des séquences pleine d’héroïsme de son personnage, il reste totalement réaliste avec une séquence qui paraît très difficile aujourd’hui, Massaï battant sa future squaw pour qu’elle ne le suive plus et jetant même ses mocassins au loin. Il n’en est pas moins bouleversant de voir dans la scène suivante Massaï découvrir la jeune femme rampant, les mains et pieds en sang, pour essayer de le rejoindre. Le réalisateur montre l’état d’esprit des indiens, quitter leurs terres, c’est mourir, quitter son homme c’est mourir aussi. Il faut souligner également la qualité de la musique du film et le choix des décors. Bronco Apache est un film violent, réaliste, la marque de fabrique de Robert Aldrich.