Habitué aux adaptations avec Boy A en 2007, John Crowley revient avec Brooklyn, basé sur le roman du même nom, de Colm Toibin. Plongé dans un décor parfait des années 1950, ce film britannico-irlando-canadien (rien qu’ça !), nous livre avec délicatesse et pudeur, l’histoire d’une immigrante irlandaise à Brooklyn qui, tiraillée entre deux mondes et deux histoires d’amour, doit choisir entre son Irlande natale et sa nouvelle vie à New York.


Dans le petit village d’Enniscorthy, Eilis Lacey quitte son confort irlandais pour la terre promise qu’est l’Amérique prospère des années 50. Le départ est difficile, le manque du pays est total. Après un mal de mer éprouvant pendant la traversée en bateau, c’est un mal du pays dont souffre profondément la jeune femme en arrivant à Brooklyn.


Mais ce mal-être se dissipe lorsqu'Eilis trouve l’amour dans les bras d'un jeune plombier italien Tony, au sourire en coin assez ravageur et à la gentillesse démesurée. Un poil nunuche et trop romancé ? Il n’en est rien. Le couple est frais et particulièrement attachant, incarnant la jeunesse de la Nouvelle Amérique. La transformation positive d’Eilis est alors visible. Elle devient confiante, élégante et drôle. La psychologie du personnage se développe également à travers le jeu des couleurs, des cadres et des lumières tout au long du film.


Tiraillée entre deux mondes, tiraillée entre deux vies.


Mais les choses se compliquent lorsqu’Eilis est appelée à retourner en Irlande. Elle découvre une vie qu’elle aurait souhaitée avant son départ : On lui propose un emploi, un amoureux intéressé lui fait des avances, et sa famille et ses amis sont auprès d’elle. Des sentiments contradictoires viennent alors habiter la jeune femme. D’un côté, les nouvelles opportunités que lui offre l’Irlande lui assureraient un bel avenir confortable auprès des siens, sans perdre ses repères. Mais de l’autre, après son expérience de liberté à New York, Eilis réalise que son chez soi irlandais n’est peut-être plus vraiment le sien mais se trouve aux côtés de Tony à Brooklyn…


Ces sentiments sont très bien mis en avant par le réalisateur John Crowel qui réussit a porter les thèmes universels de l’amour, de l’identité nationale et de la loyauté à travers le portrait d’Eilis. Une des forces du film.


Finalement, pendant 1h51, on rit, on pleure, on se laisse prendre par les couleurs, les images et les paysages de Brooklyn. C’est un film attachant et rafraîchissant qui révèle la performance poignante de l’actrice principale Saoirse Ronan. Remarquée dans Lovely Bones , The Grand Budapest Hotel et plus récemment dans Lost River, la jeune américo-irlandaise est nominée dans la catégorie meilleure actrice aux Oscars 2016.

Maëlys_Vésir
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le 2 mars 2016

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Maëlys Vésir

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