Le couple d'amoureux est ce qu'il y a de plus réussi dans "Brooklyn". Donc félicitations au responsable du casting : Eilis (Saoirce Ronan) et Tony (Emory Cohen) sont vraiment charmants tous les deux et en parfaite adéquation l'un avec l'autre. Elle a des yeux bleus à tomber, elle est sage, réservée et en même temps complètement craquante et lui est la réincarnation améliorée de James Dean (il a dû se repasser 350 fois ses films car je trouve qu'il joue comme lui !). En cours de film, on les imagine très bien dix ans plus tard, heureux et avec une ribambelle d'enfants plus adorables les uns que les autres.
Ceci étant, le film a quand même d'autres mérites. La reconstitution des années cinquante est très réussie. L'histoire se passe entre l'Irlande, patrie de naissance d'Eilis (qu'elle doit quitter, parce que le pays ne lui offre alors aucune possibilité de réalisation) et New-York City (qui deviendra, espère-t-elle, sa patrie d'adoption) et plus précisément l'arrondissement de Brooklyn qui est tout plein d'Irlandais émigrés. Encore une fois, le charme rétro des années cinquante opère : la pension de famille qui réunit une demi-douzaine de jeunes filles ou jeunes femmes dans la même situation qu'Eilis, le grand magasin où elle travaille, l'ecclésiastique irlandais qui lui a trouvé ses deux points de chute (toit et job), les bals irlandais recréés à Brooklyn, la famille italienne de Tony. Tout ça un poil caricatural et traité avec humour, un ton de comédie américaine. Et le scénario est bien foutu : toute la jeune existence d'Eilis se reconstruit parfaitement de l'autre côté de l'Atlantique, jusqu'à ce qu'un imprévu tragique intervienne et patatras ! tout repart en sens inverse et c'est la deuxième partie du film et pour la jeune femme, le retour à la case départ (l'Irlande). Le couple Eilis-Tony y résistera-t-il ? C'est la question qu'on se pose, arrivé aux trois quarts de l'histoire. Au cinéma, tout est possible. En tout cas, le film rend un son très juste, même si (encore une fois) un poil caricatural.
Vous adorerez cette histoire un peu cu-cul-la-praline mais vraiment charmante ("délicate", "lumineuse", "touchée par la grâce"), poétique, très légèrement mélancolique. On sort de la projection (c'est bête à dire mais) heureux, le coeur plein d'espoir, impatients de trouver notre propre Brooklyn.
https://www.youtube.com/watch?v=ww6DKO0V7I8
P. S. Les mois passant, j'ai fini par baisser sa note d'un point.