Brooklyn Yiddish est un film dramatique américain réalisé par Joshua Z. Weinstein et sorti en 2017. Il remporte au Festival du cinéma américain de Deauville 2017 le Prix du Jury.


Dès son premier plan, Brooklyn Yiddish apparaît immédiatement comme le témoignage d'un quartier où la religion est omniprésente, on y aperçoit, dans une rue, grouiller une foule de croyants. Dès lors, et tout au long du film, l'esthétique sera celle du documentaire. Or, il n'est pas étonnant de remarquer que le cinéaste a débuté sa carrière en réalisant des documentaires, il s'agit donc un milieu qu'il connaît et qui lui tient à cœur.


L'histoire de ce film se réfère à la propre vie de l'acteur principal Menashe Lustig. Cette démarche documentaire n'est pas sans impact, elle permet d'être au plus près des personnages et de ressentir leurs émotions avec une grande intimité. Or, c'est sur cette intimité que joue le cinéaste en nous dévoilant les instants les plus quelconques de la vie de Menashe où la religion est hégémonique, au même titre que son obstination de pouvoir à nouveau éduquer son fils. Voilà le réel enjeu du film : ce conflit, cette opposition entre sacré et profane. Est-il possible de profaner le sacré ? Jusqu'à quel point ? Menashe sait bien que la réponse sera toujours négative, mais sa volonté est plus forte que tout, plus forte que sa propre religion.


Le film est ainsi fondé sur cette relation père fils, tout en retenue, où la maladresse du père et le caractère tenace du fils ne peuvent que se solder par un échec. Pourtant ils essaient, tant bien que mal et de manière émouvante, de recréer un foyer, avec une pointe d'humour parfois grinçante qui renforce la tendresse de ce duo. Menashe se place en anti-héros pourtant doté de bonnes intentions, mais sa maladresse le trahi et le traque, c'est elle le véritable antagoniste. Sa religion, bien qu'indispensable dans sa vie, passe au second plan et c'est ce que son entourage lui reproche, mais nous, nous ne pouvons le blâmer, bien au contraire, nous ne pouvons que compatir avec sa détermination sans faille car c'est elle qui le fait vivre.


Brooklyn Yiddish est une ode à la volonté de liberté et d'émancipation où l'amour d'un père pour son enfant est plus fort que tout et va jusqu'à dépasser les limites de la religion. Un amour paternel empli de maladresse et d'humour qui étonne et réjouit.

Charlotte2503
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le 13 oct. 2021

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