Downton Abbey, de par sa réputation de série à succès classique, déçoit dans l’ensemble et ne réussit pas à atteindre les raisons pour lesquelles cette série est internationalement connue et reconnue.
Les seules forces de la série, qui existent malgré tout, résident dans la capacité qu’elle a à créer une atmosphère d’époque notamment grâce à ses décors et à ce château où évoluent de façon plutôt réaliste les maîtres de la demeure et leurs serviteurs. L’imposant château "Downton Abbey" est omniprésent et réussit à être un personnage à lui seul à l’intérieur duquel les protagonistes naviguent dans un ensemble plutôt harmonieux. Pourtant, ces mêmes protagonistes sont problématiques tant ils sont si peu nuancés voire manichéens dès la première saison et peinent à changer au fur et à mesure de la série. Chaque personnage a un caractère prédéfinit dont l’évolution est absente ou si évolution il y a cette dernière est nécessairement radicale : du bien au mal ou inversement.
Les premières saisons ont eu la force de mêler la petite avec la grande Histoire (le naufrage du Titanic, la Première Guerre mondiale) mais dès la saison 3 l'idée de croiser les événements historiques avec les intrigues des protagonistes pour leur donner plus de consistance s'évanouit au profit d'histoires individuelles dont l'intérêt n'est que très peu présent. Heureusement la comtesse (Maggie Smith) relève le niveau avec son caractère revêche et inflexible qui permet de façonner un personnage désopilant.
Downton Abbey, malgré quelques bonnes idées, ne remplit donc pas le contrat dans l'ensemble et se place en tant que série "historique" mineure, on préfèrera plutôt l'exactitude et l'exigence de The Crown où intrigues et personnages sont considérablement plus complexes et équivoques.