Énorme bide lors de sa sortie américaine, paru directement en vidéo dans la plupart dans autres pays dont la France, le film est complètement invisible aujourd'hui. Est-ce parce que c'est mauvais ? Carrément pas, car sous couvert d'une adaptation d'une pièce de théatre éponyme, c'est clairement Peter Bogdanovich qui est derrière la caméra pour un hommage à la comédie d'antan.
Le directeur d'un théatre, joué par Michael Caine, doit gérer la représentation d'une pièce au sein d'acteurs tous mauvais, entre querelles et disputes en coulisses, accidents sur scènes ou textes non appris, c'est un peu la catastrophe. Sauf que, malgré tout, ça va être un triomphe.
On pense un peu aux producteurs, dans le sens où une pièce qui s'annonce mauvaise est en fait un triomphe, mais la particularité est que le film est découpé en trois parties, en trois actes j'ai envie de dire : les répétitions, la pièce depuis les coulisses et enfin sur scène. Et même si on a les contingences du théatre, c'est tout de même d'un rythme très enlevé, avec des acteurs tous excellents comme Carol Burnett, John Ritter (qui s'est fait la tête de Peter Bogdanovich !), Christopher Reeve, Nicolette Sheridan (celle qui est constamment en petite tenue), ou Denholm Elliott, dont ce sera le dernier rôle avant sa disparition. Il est difficile de jouer quelqu'un jouant faux, et tous y arrivent, par les gags, les quiproquos, les entrées de champ... en tout cas, et c'est là qu'on voit une influence du screwball comedy, ça va à 100 à l'heure, avec même du burlesque, comme les multiples chutes.
Quant à la pièce, il s'agit avant tout d'un prétexte, à base de sardines, qui nous ferait penser à du mauvais boulevard, mais où se mêlent le texte des acteurs, mais aussi les rancunes que chacun a pour l'autre.
On ne peut pas reprocher à Bogdanovich de ne pas être fidèle à lui-même, car sous couvert que c'est tiré d'une pièce de théatre éponyme et qu'il n'en soit pas scénariste, il a complètement repris l'histoire à sa sauce ; rien que pour ça, et parce que c'est drôle, Bruits de coulisses mérite largement mieux que sa totale disparition depuis 1992.