Un Hawks qui se perd en cours de route...
Dizzy, pilote ayant brillé lors de la Première Guerre mondiale, se retrouve dans un petit aérodrome de l'aéropostale de la compagnie Federal Airlines où l'on suit sa vie avec d'autres pilotes.
Voilà un film d'Howard Hawks assez méconnu et l'on comprend vite pourquoi. Adapté d'une pièce de théâtre de Frank Wead, il débute son film comme une comédie, braquant sa caméra sur ce groupe de personnages et plus particulièrement Dizzy, avant de tomber dans le drame et d'explorer un peu plus les personnages et les relations qu'ils entretiennent. Il n'exploite pas vraiment le concept du vol et des avions, préférant vraiment se concentrer sur les personnages.
Malheureusement, si le film débute plutôt bien, avec de bons dialogues et un bon rythme, "Brumes" s'essouffle plus on avance. Hawks peine à rendre passionnant les divers enjeux et à vraiment nous attacher aux personnages. On ne ressent pas les émotions qu'ils devraient nous transmettre et peu à peu le film s'étire en longueur. L'ensemble manque clairement de tensions et surtout d'intérêts, où il préfère parfois se concentrer sur des détails peu intéressants.
C'est dommage car l'approche parfois même documentaire du film était plutôt intéressante (bien que par moments déroutante tant les détails techniques m'ont semblé inutiles et manquants de clartés) et le début est assez prometteur. De plus, l'ensemble contient parfois de bonnes idées à l'image de l'introduction du personnage de Cagney (très bon, comme l'ensemble du casting d'ailleurs) et on ressent toute la sincérité de Hawks, lui-même pilote durant la Première Guerre mondiale, mais c'est bien trop insuffisant pour pleinement convaincre.
Bref, un Hawks facilement oubliable, qui manque d'enjeux forts, de tensions, d'émotions et surtout d'intérêts malgré quelques bonnes idées par-ci par-là.