Fruit d'un métissage mayenno-kabylifornien, Djee c'est mon pote, mon frangin, mon poto, mon copain qui m'tient chaud. Elevé au pied du siège de la CGT, au son du périph', du bambara, du wolof, de commandements communistes, là où le canna était déjà légalisé avant l'avortement, où l'on chope les mouches avec des carcasses de bidoche suspendues, où les centres commerciaux sont ouverts H24 dans les caves, où le Blu-Ray est vendu au kilo aux Puces...
J'ai rencontré cet inénarrable raclo comme se rencontrent les deux héros diamétralement opposés d'un buddy movie. Fruit d'une tambouille franco-polako-neerdlandaise, originaire d'une enclave Gaulliste des bords de Marne, loin du périph' et de son exotisme, ce morphing de Gustave Parking, de Jean Guidoni et d'un Kiki a surgi dans ma vie pour me déniaiser à plusieurs reprises. Coupable d'un humour ravageur sans limites, d'une verve héritée des manouches et des fils de prophètes, ce cordon-bleu m'a initié à Bob Marley, Megadeth, Depeche Mode, au cinoche chindouille et celui de Mario Salieri, à l'humiliation à FIFA, à SensCritique...
Malgré mon aversion visuelle pour les guitaristes gauchers, j'ai accepté d'intégrer son groupe "Hooligan" avec Al Pacino (qui aurait fini sa croissance) à la boutanche en guise de micro et Guillaume Canet avec les cheveux longs à la batterie. Le nom de ce groupe, fulgurante et éphémère expérience Rock n' Rollienne, se voulait un hommage à notre passion pour le foutchebowl symbolisée par notre fidélité au PSG et à l'album éponyme de Mötley Crüe, l'un des meilleurs toutes catégories confondues.
Pour ne pas te faire rougir ou t'emmerder, je t'épargne moult anecdotes qui jonchèrent notre union jusqu'à cet épisode de fin Octobre 2013 nous réunissant en son antre :
Djee m'a accueilli vêtu d'une chasuble jaune de patient des hôpitaux publics de Paris, un jean's troué qu'il portait naguère le 6 Juin 1992 et de babouches D&G pour cacher un purulent panaris. Lors de l'apérispliff, une fois servi en whiscoke et confortablement vautré dans son salon, je confessais à Djee que je ne m'étais encore jamais tapé un blu-ray. Djee me proposa alors de déflorer ma vue avec l'un des deux-trois BR en sa possession, il hurla comme un phacochère en apprenant que je n'avais encore jamais vu "Brüno" !
Pendant 90mn, nous avons rigolé comme on joui, sans retenue et avec un plaisir inégalable ! "Brüno" est une parodie cinglante surpassant "Borat" : un festival d'effronteries et de mauvais goût assumés, admirablement audacieux (jusqu'au générique de fin featuring Slash, Bono, Elton John, Sting...) et au service d'un Sacha Baron-Cohen schizophrénique qu'aucun psy ou exorciste ne peut déposséder de son personnage.
Vivement qu'il investisse la Queen Mercury !
http://www.youtube.com/watch?v=1QFtb2ur8qU (pour rappeler qu'il n'y a pas que ce Brüno qui a des couilles ! ;-)
Euh...Djee ? Tu l'as dit à personne les p'tits bisous au p'tit matin sur mon front à mon réveil ? C'est notre secret, ça, hein ?...