Voyage au bout du paradis
1984: Bruno Manser arrive en Malaisie pour y entreprendre un reportage photo sur la forêt vierge. Sa rencontre avec les Penans, une tribu nomade de chasseurs va bouleverser sa vie: cette peuplade ne vit que de la chasse et de ce que la forêt leur offre: Or, l’état Malais est désireux de la raser et de sédentariser sa population. Pas question pour Bruno.
Le voici donc ce biopic événement sur l’un des plus célèbres militants écologistes suisses, que le monde entier découvrait à l’occasion du G7 de 1989 et son ascension fulgurante. Un coup de maître cinéphile.
Les vingt premières minutes sont un enchantement visuel : le calme et la quiétude de la nature, puis l’apaisement des Penans nous émeuvent. Lorsque la réalité politique et économique est soumise, une tempête se déclenche, non pas météorologique mais bien humaine par la détermination et l’obstination du Penan Blanc de sauver sa nouvelle famille.
Une photographie de toute beauté, une interprétation en or de Sven Schelker phénoménal et une splendide musique de Gabriel Yared nous emportent, une réflexion sauvage sur l’esclavagisme et le capitalisme nous révoltent; mais alors que nous sommes sans nouvelles de Bruno (et la force principale du film est de ne pas romancer une quelconque théorie alternative sur son issue), l’on reste émerveillés et énervés par ce voyage entrepris et son issue amère malgré elle.
A recommander vivement...