La ligne rouge
L'hôtel El Royale est situé sur la frontière Nevada-Californie. Mettez-y un prêtre, un agent de la CIA, une chanteuse exploitée, une femme en ayant kidnappé une autre ainsi que le réceptionniste et découvrez leurs secrets.
Bienvenus dans l'Amerique des 70's, ses différentes craintes, ses véritables traumatismes: le décor unique de cet hôtel est le théâtre de retrouvailles entre divers blessés de la vie et une confrontation entre le Bien et le Mal.
La première séquence annonce la couleur: l'on change de décennie mais son souvenir, bien sûr inexpliqué, constitue un sacré fil rouge: durant la première heure et demie, nous vivons le passage de chaque protagoniste avec à chaque fois, un brillant lien avec le client précédent du motel et le puzzle se met en place: les fausses pistes d'alors trouvent leur sens.
Et puis survient la dernière heure où, une fois chaque cas connu, l'on se demande comment, sachant la durée du film, l'on peut tenir encore tout ce temps. Et c'est là que le génial scénario de Drew Goddard nous emmène sur une vision plus contemporaine et dresse un bilan de cette Amérique blessée. C'est brutal, pas pour des enfants de chœur mais mon titre de la ligne rouge tient particulièrement son sens avec l'un des protagonistes et son passé imprévisible qui, une fois connu, bouleverse. L'acteur l'interprétant est bouleversant.
Ajoutez une BO de toute beauté ainsi qu'une sévère critique finale de la notion du gâchis et vous obtenez une perle à recommander vivement...