Cet endroit était bouillonnant d'activité !
Sale temps à l'hôtel El Royale marque le retour du réalisateur Drew Goddard sur le grand écran qui jusqu'à présent n'avait réalisé qu'un film La Cabane dans les bois, et quelques séries comme The Good Place et Daredevil, en gros ce n'est pas trop mal du tout !
La réalisation est d'excellente teneur, armée d'une mise en scène réfléchis, référencée, et ingénieuse appuyé par un scénario inventif et redoutable. Une technique de plan, de cadre, et de filmage habile et de qualité.
Le récit confère deux actes bien distincts, la première nous entraîne dans une investigation marquée par des ruptures de temps très ingénieux, où on passe d'une chambre à une autre en revenant tout le long au même point de départ, afin d'avoir un examen plus approfondi des protagonistes qui livrent qu'à petites doses leurs véritables buts, conférant une ambiance hautement mystérieuse qui balade le spectateur avec efficacité.
Chacun des personnages gardes un secret dérangeant qui amène à une intention d'enquête maligne où chaque composant est très bien quintessencié avec subtilité, le tout agrémenté de flash-backs pertinents et habiles.
Une allégorie ésotérique qui apporte son lot d'énigme et d'incertitude qui sais jouer avec, le tout pourvu d'une atmosphère assez pesante qui inquiète. L'OST est des plus sympathiques renvoyant à de nombreux titres rocks et soûls connus, qu'il fait un bien fou de réentendre. On a droit également à une partition originale assez ténue et tendue pour les phases plus sombres de l'énigme, qui agrémente et alimente parfaitement le stress.
La narration est également de qualité conférant des textes loquaces et babillard ni trop prolixe, ni trop concis, un parfait mélange qui ne cesse de nous questionner sur ce qui va arriver d'une chambre à l'autre, amenant en soi toujours plus de question. Un suspense et une tension permanente qui rend très bien et en appelle à notre propre faculté d'analyse.
On sait dès le départ que quelque chose cloche dans cet Hôtel, on n'arrive pas à y mettre le doigt dessus mais ça se ressent, il y a un problème. En cela, l'élément phare de ce film vient bien entendu de l'hôtel El Royal, superbement mise en scène par le cinéaste, qui joue parfaitement avec lui. Nous le présentant comme un bâtiment pour le moins unique avec sa frontière entre la Californie et le Névada le départageant d'une large ligne rouge, où l'architecture et la décoration viennent à changer d'un état à l'autre. Une conjecture qui amène une bonne touche d'authenticité.
Les décors sont superbes chaque détail compte, que ce soit la salle commune bien échafaudée, le bar, les chambres, même le parking et ses voitures, tout est bien conçu le tout accentué par l'époque 60/70's qui amène un design singulier et éclatant le tout servi d'une zone cachée plus sombre où la plupart des sévices et autres actes plus serviles viennent apporter plus de noirceur à cette ingéniosité. Un contraste qui amènera rapidement le lieu à devenir un théâtre des horreurs.
La seconde partie quant à elle qui arrive à un peu plus de la moitié du long métrage va plus rapidement à l'essentiel ayant révélé la plupart des passés des personnages et regroupé les divers éléments scénaristiques ce qui amène des scènes explicatives sacrifiant un peu son angoisse du méconnu, mais gardant tout de même sous le pied quelques révélations et autres séquences surprenantes.
Le casting est excellent et très persuasif !
On a droit à une belle brochette de comédien qui semble vraiment ravie de faire équipe car le courant passe très bien entre eux. Jeff Bridges comme à son habitude fait preuve d'un charisme fou avec sa tronche bien bourrue qui incarne un prêtre divinement contrasté.
On retrouve également Dakota Johnson qui démontre enfin autre chose que du 50 Shades ou Célibataire mode d'emloie où je la trouve chiante au possible, à moins que ce soit... les films qui sont simplement nuls !? MMM... Enfin bref passons , elle joue un personnage assez badass qui en a dans le ventre et qui m'a assez surpris dans son traitement, pas le rôle du siècle j'en conviens mais au moins c'est exaltant.
Cynthia Erivo qui je ne connaissais absolument pas est une superbe révélation, je me suis régalé dans chacune de ses scènes ou tiens un vocabulaire verbeux subtil et une présence marquante. Je vais la suivre de près et en plus elle chante magnifiquement.
Et puis arrive Chris Hemsworth qui est... comment dire... délectablement délirant ! Dans ce rôle qui prend à contre-pied, il incarne un gourou au déhanché pour le moins surprenant et comique amenant bon nombre de séquence burlesque mais aussi violente et stressante. Je ne suis pas un fan de ce comédien mais fort et de constater qu'il a faits fort, il arrive parfaitement à jongler entre un type débile à d'un coup un gars au visage flippant.
Le reste de la distribution s'en sort tout aussi bien, aucun élément néfaste à déclarer.
CONCLUSION:
Sale temps à l'hôtel El Royale est une belle découverte qui fait du bien à voir! Proposant un récit innovant et original servant un suspense magnifiquement illustré par une ambiance pesante et mystérieuse. Drew Goddard a fait preuve d'efficacité avec son thriller superbement fabriqué, laissant place à une galerie d'acteurs très bien caractérisés et incarnés.
A voir pour son originalité, sa technicité et sa histoire Olé Olée !
Excellent !!!