Des bulles d’Ariel

Il y a 5 ans, d’étranges bulles ont noyé Tokyo et provoqué des désordres gravitationnels qui ont effondré une partie de la ville. Depuis, seuls les jeunes y habitent, et ce, en toute illégalité. Pour s’occuper, ils font des joutes de parkour dans les ruines flottantes. Un jour, Hibiki est sauvé de la noyade par une étrange jeune fille. Elle semble découvrir le monde, apprend à parler, mais lui paraît pourtant familière.

Lorsqu’un drogué en plein trip lit La petite sirène, ça donne Bubble. Ce film est un délire déstructuré qui pose un monde surréaliste sans jamais se fatiguer à l’expliquer. Les monologues philosophiques n’arrangent rien et ne donnent aucune légitimité à ce foutoir. Je m’explique.

Bubble raconte une histoire simple et assez commune qu’on avait déjà vue par exemple dans l’excellent Les âmes vagabondes.

Par ailleurs, le monde de Bubble est délirant. Les jeunes sont des superhéros qui voltigent dans les airs grâce à une gravité décidément très complaisante et avec une précision de machine. Les Undertakers sont des genres de commandos high-tech dont on ignore tout.

Les bulles ont posé un décor bizarre avec des tourbillons roses visiblement vilains, mais on ne saura jamais pourquoi.

Les personnages ne sont pas mieux. Le héros souffre d’hyperacousie qui lui permet apparemment d’entendre les bulles chanter. Couplé à ses talents de parkour, ça le rend hautain et suffisant, donc franchement antipathique. Son pote est connement jaloux comme tout archétype qui se respecte, la scientifique hésite à se taper son collègue ou Hibiki, mais elle a manifestement très faim, Uta est une femme-chat au début et une sirène à la fin, etc., etc..

Cet étalage d’éléments hétéroclites sans une once d’explication ni de cohérence est très agaçant. On a l’impression d’une liste de courses de trucs cools.

Du coup, le film laisse une myriade de questions, à commencer par les intentions de ces bulles sur Terre et leur réaction face à leur collègue qui veut fraterniser avec les humains.

Bubble donne la très désagréable impression d’avoir été construit par des feignasses qui ont mis les trucs qui leur plaisaient bout à bout puis ont vaguement passé un vernis pseudo-philosophique en guise de cohérence. Ce n’est même pas original (le chant d’Uta sort tout droit de Rencontre du troisième type). L’histoire finit en vague happy end qu’il est impossible d’interpréter faute d’explication pour le comprendre.

Du coup, à part quelques séquences de parkour aérien, le film est une escroquerie qui laissera le spectateur frustré d’avoir perdu son temps.

PS : Pour le titre, j’ai pas pu m’empêcher. Ariel est à la fois la petite sirène de Disney, mais aussi une marque de lessive…