Sympa. Mais un peu décevant.
Surtout après un générique aussi sympa : effet vieille photo + musique toute chouette. Mais en même temps ça annonce un peu la couleur. En effet, à l'instar de ces photos qui restent un peu trop longtemps à l'écran, certaines séquences s'éternisent inutilement. Peut-être bien un problème d'écriture au montage et non au scénario : on sent la volonté de décortiquer chaque scène, oui, mais parfois ça dure un peu trop longtemps, le jeu de regard est inutilement répété. Cela marche par moment mais à force on se lasse un peu.
Ça manque aussi de bonnes scènes. Y a de bonnes idées mais globalement ça se résume en quelques affrontements. J'ai quand même bien aimé les interventions du prêtre (un peu partout mais surtout dans le bordel) et puis le règlement de compte dans les rochers. Y a aussi les scènes de négociations avec les indiens qui sont chouettes. Mais pour le reste, ça manque d'un petit truc. L'idée de base concernant les blacks est chouette aussi mais ce n'est pas assez exploité.
La mise en scène est globalement plaisante. Poitier a un peu de mal à situer ses personnages dans l'espace lorsqu'ils sont nombreux et éparpillés (cela se ressent surtout dans la scène où le héros retourne chez lui) mais pour le reste cela fait l'affaire. Certaines actions sont un peu brouillon aussi mais globalement on comprend ce qu'il se passe, c'est lisible et en plus il y a un chouette jeu de point de vue (ce n'est pas parce que la répétition lasse qu'en soi c'est mal fait). Le découpage est également intéressant, le choix des plans pour montrer un déroulement silencieux. Les costumes et décors fonctionnent bien aussi même si on sent que c'est un peu fauché. Les acteurs sont bons : on retient Poitier, Belafonte et Mitchell. Enfin la musique est plutôt sympa ; là aussi la répétition des mêmes instruments lasse un peu (parce que bon, ça fait toujours le même son) mais c'est quand même sympa à écouter.
Bref, un chouette western, un peu mou par manque d'idées et par quelques longueurs qui auraient pu être évitées au montage, mais ça se regarde plaisamment tout de même.