Quand est arrivée la vague des Blaxploitations portée par la génération Black Panthers, Sidney Pottier faisait figure « d’oncle Tom » auprès de la jeune communauté noire américaine. C’était parfaitement injuste, puisqu’il avait ouvert la voie à Hollywood à une période ou c’était loin d’être évident, même si « Devine qui vient diner ?» est un film qui a atrocement mal vieilli, sauf si on est ultra-conservateur et vieux jeu. Du coup notre star essaya de raccrocher les wagons avec la nouvelle génération en passant derrière la caméra. « Buck et son complice » (1972) est donc un western teinté de Blaxploitation, qui met en scène les deux plus grandes vedettes noires d’Hollywood de l’époque : Poittier lui-même et Harry Belafonte. Le film prend pour point de départ le sort des anciens esclaves noirs libérés, en quête d’une nouvelle terre promise dans le nord. Hors des mercenaires engagés par les esclavagistes du sud, tente de leur mettre des battons dans les roues afin de les faire revenir travailler dans les champs de cotons. Le film est plutôt plaisant, quoi qu’un peu trop lisse par moment, il manque de nerf et de rythme, et paraît parfois un peu mou en comparaison des autres produits du genre bien plus funky tournés à l’époque. Un peu trop sage donc à l’image de son réalisateur.