Le club bwana du film social
Je pense que Fidel Castro ne devait déjà pas aller bien fort quand Wim Wenders a débarqué à Cuba, sinon il lui aurait fait bouffer sa caméra. Cet acte politique eût redonné un visage humain au socialisme, et surtout évité que vienne s'étaler sur les écrans cette daube de Buena Vista Social Club.
Le réalisateur a donc décidé de filmer un groupe de vieux musiciens, et là, au milieu des papys, que voit-on ? L'horrible Ry Cooder avec sa guitare, qui en plus est flanqué de son fils aux percus. C'est un peu comme si, voulant tourner un docu sur les Stones (déjà, c'est une mauvaise idée), tu leur colles Bénabar et Garou dans les jambes.
Et c'est un peu tout le problème du film : Wenders fabrique une fiction. Mais, quand on fait un docu, on ne traite pas les personnes comme des acteurs, c'est le réalisateur qui doit s'adapter à ce qu'ils apportent. Ainsi, à un moment, le pianiste Rubén González a rendez-vous avec Wenders dans un parc. Il débarque avec à la main un sac en plastique dans lequel il a apporté de vieilles photos. Que voit-on à l'écran ? rien. Le réalisateur n'en a rien à foutre des souvenirs du vieux chnoque.
Pour finir en beauté, Wenders retrouve les musiciens qui débarquent à New York pour jouer au Carnegie Hall. Et là, il les filme comme des hommes des cavernes qui viennent de découvrir l'électricité... Bravo, quelle classe !
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