Que le spectacle commence.
Revenant sur le "Buffalo Bill's Wild West" dont ce dernier fut la vedette à l'aube du vingtième siècle, Robert Altman signe une sorte de satire du monde du spectacle tout en revenant sur l'histoire de l'Amérique et de ses légendes.
Présentant le héros de l'ouest comme une diva vieillissante courant après sa gloire passée, Altman se montre extrêmement critique envers l'Amérique actuelle et passée, nation puissante cependant bâtie dans le sang et le mensonge, le cinéaste prenant visiblement un malin plaisir à démystifier les légendes de l'ouest, à démolir leurs soit-disant exploits.
Visiblement du côté du peuple indien qu'il montre comme une communauté spoliée (mais l'air de rien calculatrice quand il le faut), Altman utilise les codes du western pour livrer une parabole sur les coulisses du spectacle, sur ses égos et ses petites luttes de pouvoirs, sur sa superficialité mais également sur le substitut familial qu'il peut être à travers une galerie de personnages attachants.
Porté par l'excellent numéro de Paul Newman, impayable, et malgré de sérieuses longueurs et un scénario s'éparpillant un peu trop, "Buffalo Bill et les indiens" est une satire efficace et attachante, iconoclaste et superbement mise en scène, typique de l'époque.