Un pastiche de films de vampires façonné comme un slasher estival pour ados décérébrés, le tout servi avec un humour débile à consommer au 10e degré. Le néophyte Joss Whedon s’en est donné à coeur joie en reprenant les poncifs du genre pour les détourner de manière absurde jusqu’à rendre le délire assez jouissif. Difficile de définir clairement quelle est la part de gags involontaires dans le tas mais ça participe un peu plus au charme nanardesque du film. Les personnages secondaires, comme le coach de basket totalement barré ou les parents irresponsables de l’héroïne, permettent au film de jouer sur d’autres ressorts comiques et de dresser à travers cette caricature généralisée une petite critique sur la superficialité de la société américaine.
La V.F complètement à côté de la plaque rajoute un peu plus de WTF au délire ambiant, les prénoms ridicules des personnages (Buffy rebaptisée en « Bichette » et Pike en « Marcel ») ainsi que les dialogues parfois incohérents font glisser le truc vers un absurde désopilant qui participe pleinement à l’alchimie de cette bouffonnerie horrifique. On retrouve le même phénomène au niveau des chorégraphies de combats, oscillant entre les figures de gymnastique rythmique et les affrontements aussi factices que guignolesques. Le casting hétéroclite représente une curiosité supplémentaire, Un Donald Sutherland blasé et un Rutger Hauer en Dracula d’opérette côtoient la jeune Hilary Swank en pouffiasse de service ou encore le no name Ben Affleck qui livre ses 3 pauvres mots de dialogue dans une série B pour ados. Bref une farce parodique à l’ambiance 90’s colorée qui n’évolue pas du tout dans le même registre que la série culte dont elle est à l’origine, le visionnage reste néanmoins plaisant pour les amateurs d’humour débile qui passeront outre la réputation affreuse du métrage.