En dépit de mon admiration pour Friedkin, et de son thème (la contamination de la peur dans la société US post 9-11), "Bug" m'a laissé dubitatif : malgré le crescendo réussi dans l'horreur gore, assez grand guignolesque, après une installation du récit plutôt bien faite, le choix de Friedkin de respecter la théâtralité de son matériau (huis clos artificiel, structure en plusieurs actes sans indication claire du temps écoulé, acteurs plutôt dans la sur-expression) - qui peut être lu comme un recul honnête par rapport à la folie furieuse des personnages - empêche le film d'avoir l'impact mental, voire physique, que le même sujet aurait eu chez un Cronenberg (référence évidente !). L'impureté apportée au sein de ce projet très "conceptuel" par des effets très "cinéma" rappelle en outre que Friedkin a toujours souffert d'un complexe aigu de manipulation de son public (les images subliminales de "L'Exorciste"), et désamorce la crédibilité du principe du "happening", voire de "l'installation", qui aurait pu créer un supplément bienvenu de sens. [Critique écrite en 2008]