"Parfois dans la vie d'un homme il arrive des choses que tout le monde garde sous silence... et dont personne n'ose plus parler, à personne; même pas à soi-même, ni tout bas, ni tout haut : pas un mot, rien. Parce que tout doit resté enfoui, bien profondément dans ces champs et rester année après année... et tout à coup sans qu'on s'y attende, ça refait surface, comme ça, du jour au lendemain. Baaaa ! Même si ça remonte à très longtemps, ça ne change rien. Quelqu'un viendra et remettra ça sur le tapis, parce que quoi qu'on fasse ou quoi qu'on pense,une chose est sûre : on finit toujours par se faire couillonner. Aujourd'hui, demain, l'année prochaine, jusqu'à la fin des temps, on se fait couillonner."
Voici le monologue servant d'introduction à ce qui sera un film puissant, brutal, sec et désespéré.
Jacky, homme aux allures de brute à la tête de boeuf, brisé au plus profond de son être dont l'existence se résume à du bétail et des injections de testostérone, et qui ne peut échapper à un passé qui définit cruellement la personne qu'il est malgré lui au quotidien tente de combler le vide qui l'entoure en affrontant/détruisant son sombre passé qui s'impose à nous avec violence sur fond des paysages empreints d'une grisaille de bien mauvaise augure.
Une performance marquante de Matthias Schoenaerts dont le jeu illustre parfaitement l'incompréhension, la sensibilité feutrée et la rage insatiable de Jacky.
Une pierre de plus à l'édifice du cinéma belge.