Jacky Vanmarsenille fait dans le bétail.
Il fabrique du steak aux hormones.
À travers lui, c'est la découverte d'un monde inconnu : celui des seringues, des magouilles au cul de la ferme et de la mafia bovine.
C'est déjà un sujet peu banal mais c'est loin d'être l'unique problème de Jacky... C'est surtout qu'il est encore plus dopé que ses bêtes ! Chargé à la testostérone et doté d'une sacrée gueule, c'est lui Bullhead et il en impose.
Il apparaît bestial (muscles anormalement saillants, transpiration excessive et respiration bruyante) mais aussi fragile (regard abyssal, cœur romantique et mal-être profond). Le film est rythmé de photographies superbes qui permettent de le contempler sous plusieurs angles sans jamais lasser.
Même si la trame policière est intéressante, c'est l'histoire de Jacky qui marque et bouleverse : celle d'un gamin qui suit un destin tragiquement tracé.
La grande force du film, c'est l’interprétation de Matthias Schoenaerts (Jacky) mais pas que ! Il y a cette poésie presque latente, cette écriture et cette réalisation qui nous propulsent du sourire léger à la tension intense sans jamais fauter.
Bref : une histoire de bidoche, à la fois saignante et à point =)