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Contrairement à la réputation d'actionner pur qui le précède, Bullitt est un film lent, froid, mutique et ancré dans un réalisme inattendu. Toutes les scènes sont filmées in situ, du cabinet d'architecte au tarmac de San Francisco, en passant par l'hôpital. Plus encore, c'est l'implication du toujours charismatique Steve McQueen qui ancre le film dans son esthétique. Sorte de proto Tom Cruise qui préférait conduire sa moto que jouer, il s'attelait à toutes les cascades qui lui étaient permises: de la course auto dévalant les collines de la ville, au scènes de l'aéroport le faisant courir comme un lévrier entre les avions, sa physicalité est toujours mise en avant, rajoutant du palpable à ce polar sombre. Ajoutez à cela des enjeux simples et bien exposés, des personnages non manichéens, et une mainmise de McQueen sur tous les aspects de la production, et vous obtenez le film le plus iconique de l'alors plus populaire personne d'Hollywood. Pas culte sans raison !



Bonus:


Dix minutes d'images du film avec la voix off de McQueen expliquant la recherche de réalisme dans le film, allant des lieux utilisés pour tourner aux cascades faites in situ.


Steve McQueen: The King of Cool (1h20)

Un documentaire retraçant la carrière exceptionnelle de l'acteur, via des documents d'archives, des extraits de ses films, et principalement des interviews des gens l'ayant côtoyé (dont sa femme). Un film biographique donc, n'hésitant pas à aborder son tempérament difficile et ses périodes de doute, mais sans jamais chercher à aller plus loin. C'est intéressant, mais pas foncièrement passionnant pour une durée d'une heure et demie.


The Cutting Edge: The Magic of Movie Editing (1h30)

Un documentaire passionnant retraçant l'histoire du montage à travers le cinéma, depuis ses débuts naturalistes chez Porter, à leur usage symbolique chez Eisenstein, en passant par l'arrivée du son, de la télévision et du digital. La flopée d'intervenants parle d'elle-même: Spielberg, Scorsese, Tarantino, Lucas, Minghella, Foster et une tonne de monteurs dont je n'ai malheureusement pas retenu le nom mais ayant travaillé sur Apocalypse Now, Bonnie & Clyde et autres Raging Bull. Une somme de talents incroyable pour parler du rôle décisif du montage dans cet art que j'aime plus que tout, c'est tout simplement du pain béni.

Et quand un documentaire sur le cinéma te donne envie de voir tous les films qu'il aborde, c'est plutôt bon signe

Créée

le 13 févr. 2024

Critique lue 18 fois

Frakkazak

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