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Produit par Steve McQueen himself et confié à Peter Yates, Bullitt nous immerge dans la vie de ce lieutenant qui va devoir faire face à de terribles tueurs, avec comme fond une intrigue politique. Autant le dire tout de suite, la réussite du film ne tient pas forcément à son histoire mais surtout à la mise en scène de Peter Yates ainsi qu'à Steve "King of cool" McQueen, tous deux permettant de rendre Bullitt aussi haletant que passionnant et de proposer du vrai et grand cinéma d'action.
L'intrigue en elle-même est assez bancale et assez vite expédiée, notamment les liens entre le politicien Chalmers et les gangsters, tout comme les personnages secondaires qui sont finalement peu intéressants et développés. D'ailleurs, Yates s'attache surtout à McQueen et capte son personnage à l'instant des faits et dans l'urgence du moment, sans s'intéresser à son passé. D'ailleurs McQueen est tout bonnement formidable, imposant son charisme et sa classe à ce flic non corrompu et s'avère inoubliable lorsqu'il traverse les rues de San Francisco à bord de sa Ford Mustang.
Si McQueen est à ce point-là mémorable, il le doit à grande partie à Yates qui fait oublier les quelques faiblesses scénaristiques grâce à une mise en scène tendue et un souci d'authenticité permettant de mieux nous immerger au cœur de l'action. Dans ce sens-là, la séquence de l'hôpital est un modèle du genre, tant dans le comportement des personnages que dans la construction de la scène et la montée en puissance. Il sait prendre son temps pour bien mettre en place l'action et faire monter la sauce, puis passer à ce passage d'anthologie avec cette longue et implacable course-poursuite. Il déborde d'idées, notamment dans le montage et bénéficie aussi d'une excellente partition jazzy, collant à merveille aux images et participant à la fascination que l'on peut avoir pour Bullitt.
C'est donc au cœur de San Francisco que nous immergent Peter Yates et Steve McQueen pour suivre un modèle de course-poursuite tendue et prenante, parvenant, par sa mise en scène et le magnétisme du King of Cool, à faire oublier une écriture parfois un peu défaillante.
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Créée
le 16 oct. 2016
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