Après cinq Transformers réalisés par Michael Bay nos robots préférés opèrent un retour aux sources. C'est en effet l'intention de ce spin-off, réalisé par Travis Knight, avec une utilisation des looks G1 qui raviront sans aucun doute les fans de l'univers Transformers.
Un nouveau départ
Premier film sans Michael Bay et après un Transformers The Last Knight décevant, la formule bien connue de ces blockbusters semble vouloir évoluer vers une direction favorisant davantage l'émotion que les explosions.
Vient donc le personnage de Charlie, une jeune femme qui cherche sa place dans le monde et qui découvre que sa première voiture n'est autre qu'un robot venu de l'espace. Si l'on peut facilement repenser à la scène de Age of Extinction où Cade Yeager trouvait Optimus Prime dans un sale état, ici la demoiselle accueille le plus attendrissant des robots : Bumblebee.
Cela dit, le premier mauvais signal qu’émet le spin-off se trouve être son intrigue de départ où les Decepticons veulent détruire une énième fois notre adorable planète bleue. La jeune héroïne va donc se retrouver embrigader malgré elle dans cette guerre robotique où le petit Bumblebee sera le seul rempart face à une invasion Decepticons imminente. S'ensuit une narration où E.T. L'Extra-Terrestre et Le Géant de fer sont clairement des sources d'inspiration afin de mettre l'accent sur une bonne dose d'émotion.
La chute de Cybertron
D'autre part, ce spin-off vise aussi l'intention de séduire les fans au-delà des films de M.Bay.
Beaucoup de spectateurs l'ignorent, mais les Transformers ne sont pas nés en 2007. Ils ont d'abord été des jouets et un univers bien à eux existe à l'instar d'un Marvel Cinematic Universe ou d'un DC comics. Le fait est que le lore des Transformers n'a été que très peu utilisé, jouant principalement sur une guerre Autobots/Decepticons répétitives sans jamais entrer dans les détails passés ainsi qu'une utilisation des robots clairement indigne. En effet, M.Bay s'avère le plus dangereux ennemi de nos Transformers. D'un Shockwave intelligent qui passe pour un animal dans Transformers : Dark of The Moon, à un Dieu Fallen qui se transforme en pétard mouillé dans Tranformers : la Revanche, le réalisateur s'est toujours servi des robots comme de simples cibles pour ses explosifs sans s'intéresser à leurs personnalités ni à leurs histoires personnelles.
Travis Knight change cela et intègre le style G1. Il s'agit d'un style que les fans des Transformers reconnaîtront forcément, mais pour les néophytes sachez qu'il s'agit du look le plus respectueux envers l'identité de nos robots. Ainsi, comment ne pas être en joie de revoir Cybertron, d'entendre la voix si particulière de Soundwave, ou d'admirer Optimus Prime plus fidèle que jamais à son style si unique.
Incohérences
Origin Story? Reboot? Le fait est que la place de Bumblebee aux seins des autres films n'est pas clairement définie. En effet, après visionnage on ne peut que ressentir une effroyable migraine en essayant de résoudre l'impossible casse-tête qu'est d'intégrer avec cohérence Bumblebee au reste de la franchise. Le fait est que les liens avec les autres films Transformers ne manquent pas. Alors deux hypothèses, soit ce spin-off est à prendre à part soit Travis Knight n'a jamais pris la peine de visionner ne serait-ce que le premier Transformers de 2007. Dans le cas de la deuxième option, les incohérences pullulent.
Que ce soit une rapide apparition de l'agent Simmons, de la présence du Secteur 7 au barrage hoover censé cacher Megatron et le Allspark, jusqu'à la transformation finale de Bumblebee en camaro. Ce spin-off est bel et bien connecté. Cependant, dès le départ la raison de la présence de Bumblebee sur Terre n'a jamais été celle de créer une base de reconnaissance afin d’accueillir des réfugiés Autobots. La chute de Cybertron s'est conclue par l'expulsion du Allspark dans l'espace, forçant ainsi les Transformers à chercher dans les moindres recoins de la galaxie cet artefact pour reconstruire leur monde. Bumblebee n'est dans cette histoire que l'Autobot qui a eu la chance d'atterrir sur la bonne planète.
Mais l'aspect le plus étrange reste que chronologiquement Optimus Prime débarque sur Terre pour la première fois lors du film de 2007 avec le reste de son équipe. De même, ce spin-off se déroule durant la Guerre Froide alors que nous avions déjà vu Bumblebee combattre des nazis lors d'un flash-back de Transformers The Last Knight.
Conclusion
En somme, c'est un étrange mélange entre audace et la fâcheuse impression que Bumblebee reste néanmoins trop ancré dans la logique des précédents Transformers. Plus émouvant et moins pyrotechnique, mieux écrit et mieux réalisé, mais la trame scénaristique demeure dans la même lignée. On saluera toutefois cette intention particulière envers les fans pour le style G1 qui fait resurgir tant de souvenirs.