Préquel des cinq films réalisés par Michael Bay, puisque se déroulant en 1987, je craignais puisque j’en avais entendu pas mal parler lors de sa sortie il y a un peu plus de deux ans, que ce soit un opus avec moins d’action, une histoire plus intimiste, et bien je me suis trompé puisque le film s’ouvre sur une scène se déroulant sur Cybertron de marave entre les Autobots et les Décepticons, Bumblebee qui est un des combattants doit partir se réfugier sur Terre en attendant que ses amis Autobots comme Optimus Prime le retrouvent. Se cachant dans la forêt, il est retrouvé confronté à l’armée qui tente de lui expliquer qu’il n’est pas méchant mais tout à coup un Décepticons arrive, ils se battent et le Décepticons lui arrache ses « cordes vocales », ça nous explique comment Bumblebee a perdu sa voix.
Il s’évanouit et transition avec le réveil d’une jeune femme : Charlie, 18 ans.
Je craignais quoi que relativement vu son âge, que ce soit le portrait d’une lycéenne humiliée par ses camarades (comme c’était le cas pour Sam dans le premier « Transformers ») mais en fait visiblement le lycée s’arrête à dix-sept ans dans les films américains puisque Charlie travaille dans une fête foraine – le film se déroule visiblement l’été ce qui explique qu’on ne voit Jamais les personnages ados aller en cours -, elle a perdue son père quelques temps avant, vit avec sa mère, son beau-père et son petit frère. Elle est une jeune fille fan des Smiths adore bricoler des voitures dans le garage et aussi dans la casse de son oncle. Le lendemain, elle a 18 ans et veut une voiture, elle trouve une voiture jaune dans la casse de son oncle qui la lui donne : bien sur, la voiture jaune, c’est Bumblebee. Et à partir de là, on aura deux récits parallèles qui finiront évidemment par se rejoindre : Charlie devenant amie avec Bumblebee (comme le petit garçon dans « Le géant de fer » auquel on pense tout le temps pendant le visionnage) et les Décepticons ayant manipulés l’armée pour coincer Bumblebee.
Mais la pauvre Charlie doit cacher ce nouvel ami qu’elle répare, avec notamment un auto-radio qui lui permet via des chansons (sous-titrés en français fort heureusement) de s’exprimer, alors qu’elle est toujours profondément endeuillée par son père qui lui manque tellement.
Charlie n’a aucun ami, est-elle forcée de se lier avec son voisin : un noir qui en pince pour elle (le côté romance qui donne quelques scènes gênantes bien inutiles, mais c’était aussi le cas dans le premier « Transformers »).
Il y aussi quelques autres scènes comme l’humiliation que Charlie subit par des autres jeunes, surtout des filles de son âge, alors qu’elle ne veut pas plonger, mais elle se vengera peu après encouragé par Némo qui en pince pour elle et Bumblebee.
Certaines scènes montrant une jeune femme à l’écart des autres jeunes femmes de son âge.
Quoi qu’il en soit, « Bumblebee » bien qu’il soit moins spectaculaire, plus intimiste et moins long (moins de deux heures) que les autres films « Transformers », a une bonne dose d’action, dont certaines séquences assez impressionnantes et Travis Knight dont c’est le premier live, signe une mise en scène lisible et parfois très élégante, plus soft toute fois que celle de Michael Bay, mais « Bumblebee » est censé aussi être ancré dans son époque, où les films étaient plus lisibles.
Et puis si ça aurait été Bay derrière la caméra, on aurait eu sans doute des plans décolletés de l’héroïne, ce qui n’est jamais le cas ici (on en as pour des persos dans une ou deux scènes).
Pour ancrer un film dans son époque : ici donc, 1987, il faut bien sur des objets d’époques (télé, walkman, autoradio, etc.) mais aussi la musique, ainsi que le film cumule les citations musicales d’époque, des plutôt bonnes chansons dont certaines que je connaissais juste comme ça : sauf que c’est un peu l’overdose et visiblement les auteurs en ont pris conscience puisqu’on en a pratiquement plus après quatre ou cinq citations musicales consécutives, une fois que le spectateur s’est vraiment ancré dans cette époque. Évidemment et bien que je sois né quatre ans après, il apparaît clairement nostalgique mais pas forcément idéalisé, ainsi il fait référence à la guerre froide et montre aussi que la vie était aussi parfois aussi dure à l’époque (ainsi la mère de Charlie travaille comme infirmière à l’hôpital et peine à gagner sa vie).
Bien sur il y a quelques séquences ridicules, surtout avec le perso de Némo, mais l’ensemble se tient plutôt bien, parfois, j’ai ressenti ce petit truc en plus que j’aime ressentir lorsque je regarde un film : ému, amusé, impressionné, avec « Bumblebee » on en a pour des émotions.
Et l’interprétation aide bien : la jeune Hailee Steinfeld, à peine plus âgée que son personnage, est parfaitement crédible, émouvante et sa voix française tient parfaitement le coup (ce qui était rare dans la franchise).
Elle est entourée de visages familiers comme Pamela Adlon qui joue sa mère avec l’énergie qu’on connaît de la comédienne et comme toujours doublé en français par Marie Vincent et Len Cariou qui joue son oncle, hélas pas doublé le comédien qui le double dans « Blue Bloods ».
Jon Cena, ancien catcheur est impeccable dans le rôle d’un marine et sa voix française : David Kruger est parfaitement choisi pour le personnage.
Côté doublage français, on retrouve évidemment Jacques Frantz en Optimus Prime, mais aussi Thierry Desroses dans le rôle d’un sergent de l’armée et même Nessym Guétat et Guillaume Lebon pour des personnages secondaires. C’est encore un beau travail et un très beau choix de casting.
Pour finir, « Bumblebee » rassemble tout ce qui fait un bon « Transformers » (les 1, 2 et 5) : belles et impressionnantes scènes d’actions, portraits d’êtres humains marqués par la vie, relations amicales humains-robots intéressantes, messages de pacifisme, scènes d’humour, interprétation solide, B.O. efficace et mise en scène en immersion.
Et puis concernant « Bumblebee » on est pas forcément obligé de connaître l’univers pour le regarder : on peut simplement le voir pour l’histoire d’amitié entre une jeune femme et un robot géant.