Travis Knight VS Michael Bay : moins d'explosions?

Ceci est une comparaison statistique entre les Transformers de Michael Bay et le Bumblebee de Travis Knight, suivie d'une brève "critique".



EXPLOSIONS : UNE TOUTES LES 6 MINUTES

Le cinéma de Michael Bay est connu pour son abondance d'explosions. Après avoir réalisé 5 films Transformers, Michael Bay laisse la main à Travis Knight pour ce spin off sur Bumblebee. Alors, la formule a-t-elle changé ?


Oui et non. (D'abord, une définition de ce que je compte comme une explosion: une boule de feu qui fait péter quelque chose. Si rien n'explose avec la boule de feu, ce n'est pas une explosion. Les simples obus par exemple ne sont pas pris en compte. Par ailleurs, une explosion en chaîne qui fait péter plusieurs choses sera comptée comme une seule explosion.)


J'ai donc compté 17 explosions en 109 minutes (1h49, générique non compris). En moyenne, ça fait donc une explosion toutes les 6 minutes. Évidemment, les explosions surviennent souvent à la suite, plusieurs en quelques secondes, lors des scènes d'action. Il se passe donc facilement plus d'une demi-heure sans explosion lors des moments "calmes", ce qui n'est pas plus mal. Comparons avec Michael Bay.


Dans Transformers 4, j'ai compté 40 explosions en 151 minutes, avec une moyenne d'une explosion toutes 3 minutes 47. Dans le cinquième, il y en a une toutes les 4 minutes, donc à peine moins. J'en tire deux conclusions. 1: il y a plus d'explosions dans les films de Bay. 2: la différence n'est pas si énorme, et, tout en prenant le temps de construire une histoire, Travis Knight assure également le spectacle. Il n'y a que 1,6 fois plus d'explosions dans le Transformers 4 de Michael Bay que dans Bumblebee. (Et 1,5 dans le cinquième).


La différence majeure, c'est que dans Transformers 4, il se passe difficilement plus de 11 minutes sans explosion. Le rythme reste toujours soutenu, constamment sur l'action. On ne fait même plus attention aux explosions. De son côté, Bumblebee prend le temps de faire des pauses, de laisser respirer, d'interrompre l'action pour mieux la reprendre plus tard. Ça fait du bien.



COURSES-POURSUITES

Les courses-poursuites n'ont jamais été l'intérêt principal des films Transformers, malgré l'omniprésence de voitures de sport. Il y en a eu quelques-unes au fil des films, bien sûr, mais jamais rien de très marqué. Il a fallu une Coccinelle Volkswagen pour changer ça, et c'est pas trop tôt.


Il y a deux courses-poursuites dans Bumblebee. Une première assez brève au début du film, puis une autre plus tard, plus longue. C'est une course-poursuite avec la police. Cette fois-ci, l'excitation de la vitesse et le spectacle de la poursuite sont présents. Les capacités de Bumblebee sont bien exploitées : c'est une voiture animée capable de bien des choses. Ce n'est pas sans rappeler à certains d'entre nous les prouesses de choupette/herbie, la Coccinelle de course vivante, star des films Disney avec son numéro 53.


Dans Transformers 4, il y a également deux courses-poursuites, certes, mais aucune avec des Transformers. Ça fait plaisir que quelqu'un ait finalement pensé à utiliser leurs capacités de voitures animées et de nous offrir du spectacle sur le bitume.



AUTRES OBSESSIONS DE MICHAEL BAY

Michael Bay a d'autres "obsessions" et récurrences dans ses films que les explosions. La première chose qu'on remarque, c'est que tandis que ses Transformers font toujours environ 2h30, Bumblebee ne fait qu'une 1 heure 50. Ce n'est pas plus mal.


Il y a de nombreuses autres différences entre la vision des Transformers de Michael Bay et celle de Travis Knight. Là où les ralentis sont omniprésents chez Bay, Knight n'en utilise pas. De même pour les levers et couchers de soleil, qui pour une fois ne sont pas montrés inlassablement à l'écran. Les drapeaux Americans, bien que toujours présents, se font discrets, dans le fond. On n'a plus le droit aux dialogues moralisateurs d'optimus Prime, qui nous rappelait sans cesse que l'humain est violent et ne sait que se faire la guerre, tandis que les Transformers étaient des êtres pacifiques ; le tout dilué dans des combats de robots géants incessants, des combats que les humains n'avaient d'ailleurs jamais commencés.


L'hypersexualisation des personnages féminins et les remarques sexuelles désobligeantes sur les femmes ont complètement disparu. Dans Bumblebee, l'actrice ne sert pas qu'à poser sur les ralentis en petite tenue. Elle a une réelle utilité.


Les dialogues puérils et "violents" entre les Transformers se font plus rares. L'obsession pour la tuerie (de ces êtres, selon Optimus Prime, pacifiques) est un peu moins excessive. Les mots "mort" et "tuer" sont plus rares. Il n'y a pas de "je vais te tuer", et les répliques de ce genre se limitent à 2, une nette diminution.


L'humour est courant chez Michael Bay, et autant dire qu'il fonctionnait uniquement dans le premier Transformers. Avec Bumblebee, on retrouve un humour efficace. Il est moins forcé, un peu plus subtile, et fonctionne assez bien.



AVIS SUCCINT SUR BUMBLEBEE

Bumblebee ramène enfin la magie que certains d'entre nous avaient ressentie devant le premier Transformers, et c'est avec une réelle nostalgie que j'ai retrouvé Bee dans le rôle d'une voiture de compagnie. Les scènes d'action sont certes moins impressionnantes, moins dans la surenchère, mais elles en sont presque plus intéressantes.


Contrairement aux derniers films Transformers de Michael Bay, Bumblebee nous raconte une histoire qui ne tourne pas qu'autour de combats de robots. Il raconte quelque chose avec des personnages développés, et si ça tombe souvent dans certains clichés, c'est néanmoins suffisant pour rendre les personnages attachants. La relation entre Charlie et Bumblebee est réellement adorable.


Dans ce film, Bee m'a souvent fait penser au géant de fer, maladroit mais bien attentionné. On dirait presque un Gizmo géant ou un krokmou en métal. Et évidemment, coccinelle vivante prise dans des courses-poursuites, difficile de ne pas penser à La Coccinelle. La magie du premier film Transformers est de retour, et c'est un réel plaisir. Merci à Travis Knight et sa scénariste Christina Hodson.


Ahbecede
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