Adaptation du roman d'Evelyn Piper, Bunny Lake Is Missing était le retour aux sources du cinéma de Preminger. Laissant libre cours aux recherches de l'enfant disparu, par la mise en scène elle-même, laissant les plans durer plus d'une dizaine de secondes, le metteur en scène filme sans candeur la détresse psychologique des Lake. C'est également une belle utilisation du suspense pour Preminger, que l'on savait déjà très ingénieux pour ses films noirs (Laura), se permettant de rendre hommage par la même occasion à the Lady Vanishes, d'Hitchcock.


Il est compréhensible que Stanley Kubrick ait choisi Keir Dullea après avoir vu le film pour 2001 : A Space Odyssey, tant il incarne à la perfection cet être indécis, sans le vouloir, attachant et paradoxalement terrifiant. Encore une fois, l'habilité du cinéaste à tordre les twists rend confuse la perception du spectateur, à notre plus grand plaisir et désarroi. C'est dire la qualité du script, et l'enchaînement précis des séquences, d'une fluidité permise par le génie de la mise en scène. Œuvre passionnante sur la psychopathologie, Bunny Lake Is Missing questionne la morale, rend l'enfance comme la réminiscence d'une douleur d'orphelin(s) insoupçonnés.


Du très beau cinéma, précieux.

William-Carlier
9
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le 1 mars 2022

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William Carlier

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