Mike Burden, orphelin, a grandi au sein d'un groupe du Ku Klux Klan dans lequel il a trouvé un père de substitution en la personne de Tom.
Les films qui abordent la haine raciale sont nombreux et BURDEN s'inscrit dans la droite lignée des oeuvres nécessaires qui n'ont de cesse d'exorciser les démons du passé ségrégationniste de l'Amérique. Un sujet d'autant plus brûlant lorsque l'on estime encore aujourd'hui à 15 000 les membres de la société suprématiste blanche qu'est le KKK.
Difficile de ne pas penser à l'iconique AMERICAN HISTORY X de Tony Kaye, ou plus récemment au SKIN de Guy Nattiv, deux longs-métrages qui comme BURDEN, dressent le portrait d'hommes qui prennent conscience de l'absurdité de leur idéologie avant d'être contraint de s'y confronter frontalement.
Mais là où BURDEN - basé sur une histoire vraie - pêche cruellement en comparaison, c'est sur l'aspect humain. Il m'a été difficile d'éprouver une réelle empathie pour Mike, de m'investir dans son parcours psychologique, trop effleuré, balisé et incarné par un Garrett Hedlund qui peine à insuffler de la vie à ce personnage en perte de repères dont la rencontre avec Judy - impeccable Andrea Riseborough - ébranle les convictions.
Manque à BURDEN une épaisseur, une cohérence, une véracité qui empêchent l'oeuvre de s'imposer en dehors des stéréotypes. D'autant plus dommage que le casting est solide, le génial Forest Whitaker en tête, suivi de Tom Wilkinson, sans oublier une bonne surprise en la personne de Usher, convaincant en acteur.
C'est dans ses ultimes images que BURDEN trouve, malgré tout, grâce à mes yeux, lorsqu'il laisse enfin transparaître le coeur sous la carcasse, l'émotion sous le masque, celle que j'aurai aimé voir teinter l'histoire tout du long, au détour d'une scène à la poésie évocatrice aussi simple que puissante. Le supplément d'âme dont manque l'œuvre dans sa globalité. Mieux vaut tard que jamais.
Une quête de rédemption imparfaite mais sincère doublée du constat d'une Amérique en proie avec ses démons et ses désillusions.