L'aile ou la cuisse?

Burger Kill est au film d'horreur ce que le fast-food est à la restauration toute entière. Un mauvais produit, dispensable et fade, dans lequel on aurait injecté des anti-vomitifs et des exhausteurs de goût. Le Joueur du Grenier n'aurait pas dit mieux: "Comme disait ma grand-mère, mettre du caca dans une crêpe n'en fait pas du nutella."

Les premières minutes s'avèrent être déjà insupportables et symptomatiques de l'échec du film: En un peu moins de cinq minutes, nous est présenté: un gang ultra-caricatural, les premières scènes de meurtre avec l'apparition du tueur, facilité pour l'introduire sans le présenter, sans faire monter la tension autour du personnage et sans faire évoluer son côté psychotique, le tout plombé par un doublage des plus amateurs. L'introduction est digne d'un épisode de Scooby-Doo, mais en plus gore.

Ensuite, passé ces premières minutes peu excitantes, le film bascule sans surprise dans le banal slasher de seconde ligue sans personnalité flagrante post-Scream empruntant au passage aux griffes de la nuit. Des adolescents qui se font décimer les uns après les autres dont les parents, des années auparavant, avaient brûlé un pauvre gars associal, fils d'un directeur de chaîne de Fast-food et qui ont décidé de garder ce fait sous silence. Nous avons déjà vu plus inspiré.

Burger Kill ne compile pas seulement les clichés, il en est un à lui seul: Le flic lourdeau et neuneu, la fille vierge qui se réserve à son copain, les scènes de meurtre ponctuées de Death Metal...Le côté paranormal/spirituel du métrage, lui, est attrayant mais il n'est jamais développé, c'est juste confus et, comme aime le dire le fossoyeur de films (eh oui, aujourd'hui on se penche sur la philosophie de Youtube) est Capilo-tracté. Il en est de même pour le final, c'est peu compréhensible. Quelle est la limite des pouvoirs du tueur? Est-il télékinésiste? Visiblement il est également capable de pouvoir "posséder" un corps mais encore une fois, cet aspect passe complètement à la trappe.

Et pour ceux qui s'attendaient à un message sur la suprématie capitaliste, le consumérisme, la défense de la cause animale ou la malbouffe, le moins que l'on puisse dire c'est qu'aucun de des concepts ne soit poussé à son paroxysme. ça ne se hisse même pas au niveau d'une production Troma à ce niveau. Sont évoqués les républicains et les parents, affublés du statut d'ex-gauchistes, mais ce n'est pas poussé. Le pire, c'est que Morgan Spurlock ("Super Size Me") se prête au personnage d'employé débile et maladroit de Fast-Food mais il n'a rien a défendre dans ce rôle! C'est paradoxal et absolument pas pertinent.

Burger Kill est une comédie horrifique qui n'est ni drôle ni effrayante. Il ne vous fera pas passer spécialement un bon moment, ne défend pas une cause particulière, ne dispose pas d'une personnalité propre. Sa gestion hasardeuses du scénario , ses répliques constamment nivelées par le bas, ses personnages clichés et se réalisation télévisuelle plate ne jouent pas en sa faveur. Résultat: Une série B bas de gamme à la médiocrité prédominante.