Cinéaste fort important à mes yeux qui aura marqué le cinéma de divertissement des années 80, Joe Dante aura bataillé avec les studios la majorité de sa carrière, plus ou moins pénard chez Roger Corman et Steven Spielberg avant que son esprit frondeur ne le mette définitivement à l'écart. Quelques années après le modeste The Hole (qui aura pris la poussière pendant un temps avant de sortir en catimini et se faire bouffer au box-office), le voilà qui revient avec un budget encore plus serré, à l'occasion d'une romance horrifique distribuée directement en VOD et DVD.


Triste sort pour une production dont le manque de thune transparait bien évidemment à l'écran, mais qui reste bel et bien ancrée dans la filmographie de son auteur, son amour pour le genre suintant par tous les pores. C'est peut-être d'ailleurs ce qui sauve Burying the Ex d'une indifférence polie, tant le nouveau film de Joe Dante peine à sortir véritablement du lot.


Construit autour d'un point de départ sympathique (et que partage son concurrent direct Life After Beth), Burying the Ex se montre bien trop classique et prévisible dans son déroulement pour susciter une véritable attention de la part du spectateur. Prometteur et voulant bien faire, le scénario souffre de sérieux problèmes d'écritures, qu'il s'agisse du déroulement, trop rapide, ou de la caractérisation de personnages finalement peu attachants.


Si les comédiens font ce qu'ils peuvent, les protagonistes demeurent trop schématiques, qu'il s'agisse du héros trop passif, de l'ex insupportable (là où une véritable histoire d'amour aurait apporté une notion purement tragique) ou du bon copain vulgaire. Seul peut-être la girl next door interprétée par Alexandra Daddario apporte un minimum de fraîcheur par sa maladresse même si elle frôle le pur fantasme de geek.


Soigneusement éclairé et heureusement filmé avec une relative efficacité par un Joe Dante incapable de se contenir dans l'hommage appuyé, Burying the Ex n'est cependant pas désagréable à suivre et se montre parfois assez touchant dans son romantisme à la fois barré et suranné. Reste qu'il ne s'agit pas d'un premier film (ce qui aurait été plus compréhensible) mais du dernier d'un cinéaste fascinant et furieusement attachant qui mérite quand même un peu mieux qu'un simple DTV, aussi sympathique soit-il.

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le 9 avr. 2016

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Gand-Alf

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