Les petits coquins
Aujourd'hui nous le savons tous et pourtant est ce qu'on s'en préoccupe vraiment ?
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le 23 nov. 2024
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Ah le Black Friday, qui fait chauffer les cartes bleues et les fronts des banquiers, ce rendez-vous incontournable des pseudos-bonnes affaires de choses dont on a rarement besoin. Si vous êtes déjà au courant de ce simple constat, vous pouvez vous épargner ce documentaire sur la surconsommation des pays occidentaux, qui n'a absolument rien de concret ni chiffré à vous dire, et se pare d'une multitude d'intermissions totalement inutiles. Ces petits spots qui font clignoter l'écran, décuple une personne ou un objet au hasard, avec des phrases bas de plafond ("Achetez, je suis parfait pour vous.") sont des caricatures gonflantes et redondantes du procédé publicitaire qu'il voudrait dénoncer (on a compris, dès la première "pub", mais on s'en coltine une petite dizaine...). Le documentaire manque aussi cruellement de pertinence, car il ne chiffre rien, ne donne pas d'exemples concrets de ce qu'il avance, et reste dans des formules toutes faites assez vagues. Par exemple, lorsqu'il dit que les grandes sociétés utilisent des astuces visuelles sur les sites internet d'achat pour nous pousser à aimer les produits et les prendre, il ne cite rien, ne dit pas de quoi il parle (les photos non contractuelles, les mots de la description qui sont ambigus, le fait de mettre un produit peu convaincant à côté d'un autre un peu mieux pour nous donner l'impression que ce dernier est carrément génial... Quoi ? Mais quoi ? On ne saura jamais, comme 99% des choses bateau dont parle ce documentaire), et encore mieux, il ne met pas de photo concrète, il nous donne à voir à la place un dessin grossier censé représenter le site en question, qui devient donc anonymisé, flou, et impossible à imaginer (si l'on voulait chercher les "trucs et astuces" par le visuel, comme la voix-off n'en dit rien). Bref, vous apprendrez que l'on consomme trop (sans chiffrer l'énergie dépensée, les transports, sans parler des conditions d'élaboration de certains vêtements qui viennent des pays du Tiers Monde, sans même mentionner une seule fois les troubles mentaux liés aux achats compulsifs...), que l'on a un sentiment de bonheur lors de l'achat, et que les grandes sociétés nous prennent pour des pigeons (mais ça, vous le saviez déjà). Inutile de regarder ces spots infernaux multicolorés sur fond sonore de mantra consumériste caricatural, on vous conseille plutôt quelques épisodes de l'émission Brain Games (sur les réelles méthodes utilisées par la publicité pour nous retourner le cerveau quant aux produits de vente), ou encore mieux, le film SuperCash Me. Mince, on fait de la pub, pas bien.
Créée
le 2 déc. 2024
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