Bye bye, Barbara est un film assez méconnu dans l’œuvre de Michel Deville. C’est pourtant un de ses plus beaux. Réalisé au cœur de sa période la plus inspirée, c’est-à-dire juste après Benjamin ou les Mémoires d'un puceau, et avant L'Ours et la Poupée,
Raphaël ou le Débauché, La Femme en bleu ou encore Le Mouton enragé.
Deville est alors au sommet, et c’est également le cas ici, avec une mise en scène touchée par la grâce et une très belle écriture. Bye bye Barbara mêle le film noir (une femme disparaît, une machination se met en route, un homme se retrouve au milieu par hasard) et la romance amoureuse.
La mise en scène colle au personnage de Jérôme Tomas (et à la belle et étonnante interprétation qu’en fait Philippe Avron), journaliste sportif et grand séducteur, qui rencontre un soir, dans un bar, une femme, en tombe amoureux, avant que celle-ci ne disparaisse.
Une mise en scène à la fois légère et gracieuse, envolée et libre. Un peu comme lorsque Truffaut filme Denner dans l’homme qui aimait les femmes.
Mais derrière cette apparente légèreté il y a une mélancolie sourde, une tristesse qui s’accroche peu à peu aux personnages et au cadre, relayée par la belle chanson de Nina Companeez, qui est aussi, comme pour tous les films de cette période, coscénariste et dialoguiste.
Le film est donc assez troublant, plein de contrastes, drôle et triste, enjoué et désespéré, érotique, vénéneux. Très belle réussite.