Que ne fait-on pas, par amour de la Bretagne ?! Aller voir ce film, par exemple... On s'y rend furtivement, craignant le pire... Et le pire est qu'on n'y trouve pas que du pire...


Côté pire, on a des acteurs qui font tout leur possible, mais qui s'évertuent justement un peu trop et que l'on voit jouer. Les dialogues se veulent piquants mais l'on est content lorsqu'ils parviennent à nous faire sourire. Les situations sont volontiers poussées jusqu'à la caricature, alors que...


Alors que, précisément, cette histoire d'un père endeuillé, qui a raté sa paternité et qui va tenter de tout rejouer auprès d'un fils de substitution n'est pas sans intérêt. Certes, la ficelle est un peu grosse, le jeune homme en question - qui a bénéficié, par transplantation, du cœur du fils décédé - se trouvant miraculeusement avoir à peu près l'âge du fils et être délesté de tout parent, la dernière représentante familiale, en la personne de sa grand-mère, venant de mourir, au moment de sa rencontre avec Loïc Le Tallec, alias Gérard Jugnot. Mais la situation n'est pas dépourvue de justesse, puisque l'on sait bien que, en bon apprenti, l'humain s'emploie bien souvent, lorsque l'existence lui en offre l'occasion, à améliorer ses brouillons.


Hugo, le jeune Toulonnais, un peu surjoué par François Deblock, mais néanmoins sympathique, va ainsi subir une seconde transplantation, visant, pour cette fois, son organisme entier, puisque son rapprochement avec ce papa tombé du ciel va le mener à pousser de nouvelles racines en Bretagne. Ici ronronnent les amateurs du 35, devant des lieux aimés : une très belle vue de la Pointe de Saint Jacut sous une pluie battante, des jeux de repérage dans le joli village de Saint Suliac, la tour Solidor de Saint Servan, le fascinant dolmen appelé "La Maison des Fées"... Transplantation qui sera grandement facilitée par une hormone de bouturage très stimulante, Hoëllig, charmante Gaia Weiss, crêpière de son état...


Un joli film, donc, modeste mais pas totalement dépourvu d'une certaine profondeur, et dont la gentillesse détourne salutairement, pendant 1h35, du fracas du monde...

AnneSchneider
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le 14 avr. 2017

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Anne Schneider

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