Le Festival Premiers Plans d'Angers a suivi l'évolution de la carrière de Claire Burger puisqu'il l'a accueilli à de nombreuses reprises pour qu'elle y présente ses films. Sa première venue fut avec Forbach (Grand Prix Festival de Clermont-Ferrand) la présentation de son film de fin d'étude avec La Fémis. Puis elle est revenue avec C'est gratuit pour les filles présenté dans la section premier court-métrage (lauréat du César du meilleur court-métrage). En compagnie de Marie Amachoukeli et de Samuel Theis, Claire Burger développe aux Ateliers d'Angers son premier long-métrage Party Girl (Caméra d'Or à Cannes 2014). Aujourd'hui, Claire Burger revient à Angers pour présenter son premier film C'est ça l'amour réalisé seul, en avant-première lors de la soirée d'inauguration du 31ème Festival Premiers Plans où siègent Costa-Gavras et Olivier Gourmet entre autres.
C'est ça l'amour raconte l'histoire de Mario (Bouli Lanners) qui tient la maison et élève ses deux filles Frida et Niki depuis que sa femme est partie. En octobre dernier, Guillaume Senez s'était déjà emparé du sujet de l'éloignement d'une femme et d'une mère en retranscrivant à l'écran le quotidien d'Olivier (Romain Duris) qui devait assumer ses responsabilités professionnelles et l'éducation de ses enfants suite au départ mystérieux de sa femme. Alors que Senez s'évertuait à traiter de la machine capitalo-destructrice d'entreprises telles Amazon sur ses employés, Claire Burger axe sa caméra sur les réactions de chacun au cœur de la famille. Frida, 14 ans, lui reproche le départ de sa mère tandis que Niki, son ainée de 17 ans rêve d'indépendance. Mario, lui, attend toujours le retour de sa femme. C'est ça l'amour est une histoire de famille liée au destin commun du départ d'une mère mais également et surtout sur l'impact individuel perçu différemment par chacun des membres de cette famille. Des thèmes tels que le rapport à l'homosexualité, la dépendance amoureuse d'une femme partie, puis le rapport entre un père et sa fille et celui entre deux sœurs sont les thèmes soulevés avec justesse par des acteurs qui incarnent véritablement leurs personnages. Comme l'illustre Claire Burger, les hommes d'aujourd'hui peuvent faire preuve d'émotions et d'une sensibilité touchante trop souvent réprimé par le passé.
C'est au Festival Premiers Plans d'Angers que Bouli Lanners et Claire Burger se sont rencontrés pour la première fois. La réalisatrice ajoute que "seul Bouli pouvait incarner ce père si sensible et touchant" qui est directement "inspiré de mon père et de l'histoire de ma famille". Pour préparer le film, les acteurs sont allés s'immerger dans le quotidien de la famille de Claire Burger afin de s'imprégner de cette ambiance que la réalisatrice souhaitait traiter à l'écran. La caractérisation des personnages ne fut pas si difficile pour la réalisatrice inspirée quotidiennement avec un personnage de Mario (Bouli) dérangeant au possible pour ses filles mais si drôle et émouvant d'amour ou encore Frida qui est aussi naturelle que l'actrice qui se caractérise comme "peu souriante" dans la vraie vie mais si spontanée. Pourtant, ce film dramatique et comique à la fois parle de l'union et de l'éloignement des membres d'une famille, qui est sublimée par Claire Burger, notamment dans une scène mémorable de drogues euphorisantes où pour la première fois la famille se retrouve au complet.
Mes critiques à retrouver sur mon blog : https://reglisseaupaysdesmerveilles.blogspot.com/