Quel beau sourire que celui de ce papa poule, touchant, maladroit mais terriblement aimant et de ses deux filles lovées dans ses bras, devant le regard gêné de leur mère, qui vient de le quitter !
Il l'a dit d’ailleurs à son ex-femme : "je ne sais pas faire".
C'est certain qu'avec la plus jeune, il ne sait pas trop comment faire. Cherchant à la surprotéger, il l’empêche d'être amoureuse. Le fait que ça soit une fille le gène peut-être aussi un peu.
En revanche, avec l’aînée, Niki, la relation père-fille marche très bien. Elle se soucie de lui, de ce qu'il deviendra si les filles le quittent pour s'installer chez leur mère. On trouve souvent cet instinct de protection chez les enfants de divorcés.
Cette complicité donne une très belle scène dans la voiture, quand ils chantent sur une musique de Paolo Comté.
Il faut dire que cet homme est perdu, dévasté par le départ impromptu de celle qui a partagé trente ans de son existence et qui lui a donné de si belles enfants.
Il veut crier sa détresse mais ni parvient pas, surtout pas lors des répétitions d'un spectacle auquel il s'est inscrit pour rester près de sa femme qui est éclaireuse dans cette salle.
Les scènes de répétition de ce spectacle basé sur l’expression libre des acteurs sont d’ailleurs très intéressantes, formidables et m'ont rappelé mes cours de théâtre.
Quand les couples s'embrassent à la fin, à commencer par le couple que forme le père avec la metteuse en scène, on est émus par les associations, l'amour et la tendresse qui s'en dégagent.
Bref, voilà un film qui fait du bien, sans être niais. Au contraire un film sur la famille pas cul-cul, mais subtil.