De ces films naturalistes tels que C'est ça l'amour, on en a vu des quantités, mais ils étaient plutôt belges ou britanniques. Ici, un quinquagénaire est quitté par sa femme et se retrouve seul avec ses filles, soit le même sujet que l'excellent Nos batailles de Guillaume Senez. Le traitement de Claire Burger est bien différent, sensible, oui, mais franchement terne aussi avec peu de scènes qui sortent le film d'une sorte de grisaille. Et il y a tous ces moments au théâtre, qui ont un office symbolique mais qui semblent plus ou moins plaqués sur l'intrigue principale et familiale. La fragilité des hommes, c'est un beau sujet, avec celui de la paternité par dessus, mais il y a une monotonie dans le film, et une atonie dans la mise en scène, qui le rendent bien peu palpitant. Ou, autrement dit, il serait même ennuyeux s'il n'y avait un Bouli Lanners prodigieux qui trouve enfin un rôle où il a toute liberté de composer un personnage nuancé, tendre, en souffrance.et vulnérable. C'est un paradoxe, il est très bon dans un film correct mais pas génial, bien qu'encensé par la critique qui en avait déjà fait beaucoup autour de Party Girl, co-réalisé par Claire Burger. Tant pis s'il faut rompre le consensus autour de C'est ça l'amour mais on doit pouvoir avoir le droit de trouver C'est ça l'amour parfois intéressant mais aussi un peu plat par endroits.

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le 29 mars 2019

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