Revoir "C'est dur d'être aimé par des cons" aujourd'hui donne un éclairage particulier sur le crime odieux dont a été victime hier la rédaction de Charlie Hebdo. Le documentaire retrace l'affaire des caricature de Mahomet, publiées notamment dans le journal satirique, et le procès qui en découla en 2007 ; une année d'élection présidentielle : un contexte qui aura son importance dans le métrage. On y suit les acteurs de Charlie Hebdo, et en premier lieu son directeur de l'époque Philippe Val, dans la tempête médiatique qui entoura ce procès dont le but est déjà clair : défendre la liberté d'expression. Car finalement tout est parti de là. Les évènements sanglants qui ébranlent actuellement le pays ne sont qu'une triste conclusion (?) à cette affaire. Depuis ce procès, le journal et certains de ces rédacteurs avaient été placés sous protection policière. On voit d'ailleurs Cabu s'en amuser dans le film. Et c'est bien dans ces petits détails que le documentaire laisse aujourd'hui un goût à la fois doux et amer. Les défauts de ce film, pointés à sa sortie, persistent. C'est vrai qu'il manque parfois de rythme dans sa deuxième partie, et oui on aurait aimé entendre s'exprimer davantage les dessinateurs phares du canard, mais là n'est pas l'essentiel. On y voit surtout ceux qui ont fait Charlie, dont certains nous ont quitté hier, dessiner, débattre et rire, bref prendre du plaisir à exercer leur métier de journalistes. En ce jour de deuil national, ces séquences réchauffent le cœur.
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