En ancien publicitaire qu'il est, le réalisateur Christian Gion règle leur compte à un milieu et à une profession dont le mercantilisme souvent cynique témoigne du mépris porté au consommateur. Pots de vin et trafics d'influence sont parmi les moyens courants qu'utilise le magnat de la pub Paul Tardel pour étendre son pouvoir.
Au coeur de la satire, Gion oppose l'intouchable Tardel à l'entreprise d'un jeune homme ambitieux aux prétentions de chevalier blanc de la publicité, pour qui le respect du client et la qualité du produit vanté sont essentiels.
On trouve dans le film quelques vérités sans doute bonnes à dire, et l'argumentation satirique, surtout au début, n'est pas sans une subtile insolence. La comédie est plaisante et, quoiqu'un peu terne sur le plan de la mise en scène, elle est certainement la meilleure de Christian Gion. Celui-ci trouve en Bernard Blier un interprète de choix. Sa composition de l'autoritaire Tardel, avide de puissance puis agacé par les succès de son jeune concurrent, est mémorable. Face à lui, Francis Perrin et son personnage apparaissent un peu légers et, surtout, moins drôles.