Les films québécois passent la plupart du temps inaperçus où victimes de moqueries chez nous autres Français. Mais cette fois-ci, le cinéma québécois nous en bouche un coin, Réalisé par Jean-Marc Vallée, C.R.A.Z.Y. est un film indépendant totalement prenant, à l'interprétation sublime et réaliste, à l'histoire remplie de rebondissements familiaux passionnants, à la réalisation admirable teintée de quelques effets visuels bienvenus et pas excessifs pour un sou et d'un montage exemplaire.


C.R.A.Z.Y. (anagramme des prénoms des cinq fils Christian, Raymond, Antoine, Zac, Yvan) nous transporte sur plusieurs années, suivant de près une famille québécoise tout ce qu'il y a de plus simple, avec un père aimant, des fils tous plus différents les uns que les autres et un en particulier, Zac. Troisième des cinq enfants, Zac est le plus faible, le souffre-douleur de ses aînés, le freak de la troupe, celui qui passe une adolescence à part, commençant d'autant plus à se pencher vers une homosexualité hésitante, qui ne plait pas beaucoup à un père réactionnaire et un brin autoritaire.


Filmé comme une chronique flashy, envolée, lyrique, parfois proche de la féérique quasi-fantastique, le long-métrage est une perle rare, principalement mené par la révélation Marc-André Grondin, l'impressionnant Michel Côté et l'excellente Danielle Proulx autour d'un casting judicieusement sélectionné pour nous faire vivre une chronique terriblement humaine à la fois réaliste et excentrique. Et tandis que nous contemplons, absorbés par un scénario captivant, une mise en scène époustouflante, la musique possède le film, magnifique, temporelle, constamment en rapport avec les images et les générations présentées, s'ajoutant à une B.O. tout simplement à tomber, apportant au film une dimension rarement aussi particulière.


En ce qui concerne le langage québécois, on s'en habitue très vite et l'accent disparaît peu à peu pour n'être au final (pour nous autres) qu'un simple détail. Tour à tour drôle, imaginatif, bouleversant voire déchirant, C.R.A.Z.Y. est une œuvre puissante, un film comme on en voit peu, porté par une interprétation sans faute et un scénario malin qui évite avec malice les clichés des chroniques familiales classiques. Au final, on coule une larme une fois le générique entamé : parce qu'un drame survient, parce qu'on vient de contempler une incroyable histoire d'amour entre un père et sa progéniture, parce que le film est fini. Chapeau bas.

MalevolentReviews
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2006

Créée

le 10 avr. 2019

Critique lue 220 fois

Critique lue 220 fois

D'autres avis sur C.R.A.Z.Y.

C.R.A.Z.Y.
Karhmit
5

Critique de C.R.A.Z.Y. par Karhmit

C'est l'histoire d'un gars qui veut pas s'avouer qu'il est gay. Finalement, il craque, et part marcher dans le désert. Quand il revient, il est devenu Romain Duris. Fin de l'histoire. Mais la bande...

le 31 déc. 2010

21 j'aime

3

C.R.A.Z.Y.
BrunePlatine
7

Follement attachant

Ah, le cinéma québécois, quel bonheur ! J'aurais du mal à définir ce qui me plaît le plus chez lui, ce que je trouve de commun chez Villeneuve, Dolan, Arcand ou Vallée (pour ceux que je connais...

le 1 mars 2016

14 j'aime

6

C.R.A.Z.Y.
Fritz_Langueur
10

Scènes de la vie familiale...

C.R.A.Z.Y est une véritable petite bombe cinématographique de par son originalité, sa fraîcheur et son incroyable sensibilité. Avec cette comédie humaine, Jean-Marc Vallee signe là une chronique...

le 11 sept. 2014

10 j'aime

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10