Fort d’une campagne marketing omniprésente et bien menée, c’est avec un a priori positif que je suis allé voir “It”, la “meilleure adaptation de Stephen King au cinema”. Dans la salle, je découvre le classique public des séances horrifiques (groupes d’amis armés de seaux de popcorn prêts, au moindre jump scare, à s’envoler en même temps que leur voix prépubère) et je dois dire que c’est la seule fois, hélas, où j’ai eu peur.
Au début j’ai surtout eu une forte impression de déjà-vu, j’étais en train de voir l’adaptation cinématographique de la série Stranger Things; un acteur commun aux deux, une bande de gamins se baladant à vélo dans une petite ville américaine dans les années 70-80, une seule fille, un seul noir, un comic relief, un monstre ; enfin bref cela sent plus que le réchauffé et si on commence à copier des copies on ne va plus s’en sortir.
Cela aurait pu être mon seul grief à l’encontre de ce film mais que nenni, le pire était encore à venir. Dans une honorable mais suicidaire tentative de Kamoulox, l’équipe du film s’est dit “pourquoi ne pas mélanger l’horreur et la comédie ? Cela ne peut qu’être un succès !”. Oui mais non, les pizzas à la glace ne sont toujours pas disponibles chez Domino’s et ce pour une bonne raison. Un peu de logique aurait pu leur faire comprendre que la peur et le rire font rarement bon ménage.
Pour toutes les personnes atteintes de coulrophobie, je recommande sincèrement ce film, à l’instar des Épouvantards dans Harry Potter, rien de mieux que de tourner en ridicule ce qui nous fait peur. La bande-annonce vous a terrifié ? Ne vous inquiétez pas il n’y aura pas de surprise car les morceaux de choix vous ont alors été généreusement spoilés. Le reste du film ? Un pauvre et prévisible triangle amoureux (est-il encore possible de croire que les petits gros méritent d’être aimés ?), un hypocondriaque en hommage à Dany Boon, un gamin obscène parce que lol et deux autres personnages pour faire les meubles.
Et le méchant dans tout ça ? C’est simple il est atteint du fameux syndrome scénaristique du “Parce que ta gueule”. Je suis un coup invicible, un coup non, omniscient et omnipotent mais seulement quand ça arrange le script, je suis un clown magicien parce que le monde du cirque est en crise et qu’il faut avoir plusieurs casquettes si on veut s’en sortir. Et le pauvre bougre n’est pas aidé par Jean-Michel cadreur qui utilise à outrance des plans débullés, question subtilité on repassera.
Enfin tout a été résumé lorsqu’au générique de fin alors qu’une suite est annoncée, une spectatrice a été prise d’un fou rire. C’est donc la larme à l’œil et rigolard que je suis sorti de cette séance “horrifique”, assurément une grande première.