Que du plaisir. C'est un bien bon sentiment qui m'a parcouru tout le long du film et que procure cette nouvelle adaptation du roman de Stephen King.Tout concorde dans ce teen movie horrifique au sens propre du terme. Sa réussite est qu'il est fait autant pour les ados et adultes d'aujourd'hui, que pour les fans de Stephen King, que pour les adeptes du téléfilm des années 90 ainsi que pour les cinéphiles et les accros aux années 80. Et cela avec une classe, une finesse, une justesse, une attention à tous les détails et aux références qui ne se voit que très très rarement dans d'autres films d'horreur
. Je ne parlerais pas d'adaptation, je n'ai pas lu le roman. j'ai le souvenir du téléfilm en deux parties déja adapté du roman et qui m'a procuré pas mal de frayeurs durant mon enfance. On retrouve le même synopsis, les mêmes personnages, un décalage de temps par contre, le film se déroulant à la fin des années 80 et une fin ouverte sur la suite qui se déroulera 30 ans plus tard. Ceci étant clair avec un très beau final et le générique de fin commençant sur:
Ça: chapitre un
En premier lieu les acteurs sont tous crédible et leurs personnages bien développés. Le groupe d'enfant à une dynamique attachante de ce fait très proche des Goonies par moment. Chaque caractère ressort, à sa place, son évolution et on est happé par leurs histoires, leurs tourments, leurs peurs. Nicholas Hamilton jouant Henry Bowers le kéké raciste tortionnaire qui les martyrise est tout aussi menaçant et n'a rien de ridicule. Même la coupe de cheveux au mulet^^ qui pourrait paraître ridicule fait sens avec le fait que c'était à la mode à cette période.
Quand à Gripsou, Pennywise en v.o il est tout aussi terrifiant que dans le téléfilm et la performance de Bill Skarsgard vaut autant voir un peu mieux que celle déjà excellente de Tim Curry. Curry jouait sur la perversité du personnage, sur le côté grand guignol pervers du clown avec un grand sourire et un rire démoniaque pour faire naître la peur. Skarsgard est plus cru dans son jeu, plus premier degré, le sourire du clown qu'il fait est moins grand et aussi plus terrifiant. Aussi le visage du perso a changé et le maquillage, (qui peut faire référence à celui de Heath Ledger dans The Dark Knight par rapport aux cicatrices...) du clown joue plus sur l'horreur alors que celui de Curry était très classique. Skarsgard joue le démembrement du corps du personnage avec les transformations en d'autres, et son jeu s'accorde bien aux jumpscares, c'est très réussis.
Outre le jeu des acteurs le scénario de Gary Fukunaga, Chase Palmer et Gary Dauberman est fleuve. Tous trois n'oublient rien allant de chaque persos, avec la mythologie de Gripsou et l'histoire de Derry tout au long du film.
La réussite du film est tout aussi du au metteur en scène Andy Muschietti et au directeur de la photo Chung Hoon Chung. Les plans sont d'une limpidité, d'une beauté rarissime embrassant les décors de la ville de Derry, laissant libre cours aux cauchemars des persos, à la peur, aux effusions de sang, aux visions dantesques. Alors certes c'est parfois surfait. Notamment lors de la scène d'ouverture sur la mort de Georgie ou il pleut peut être trop en mode tempête tropicale ou encore lors de la vision de Beverly sur la salle de bain ensanglanté mais en même temps c'est tellement bien fait et cela s'accorde avec l'atmosphère voulu que l'on est happé et tendue voir terrifié face à cela. Cette atmosphère qui est distillé tout au long du film est nostalgique et j'en reviens à mon titre pour cela.
Il est rare de voir un film d'horreur aujourd'hui avec une mise en scène aussi limpide et un attachement aux personnages, à leurs développements et un scénario aussi classique et développé. La durée du film étant de 2H15.
Ce classicisme s'allie à la nostalgie de plusieurs aspects. Nostalgie de notre adolescence par le parcours de ces personnages, de l'amitié et la dynamique de groupe qui ressort. Nostalgie de cauchemars ou peurs enfantines auquels on se raccroche et qui marchent par le biais de celles décrites dans le film même si elles vont beaucoup, beaucoup plus loin^^. Nostalgie cinéphilique par les références voir les vannes:
Ca passe des Goonies à la vanne excellente sur Breakfast Club ainsi qu'aux films à la l'affiche sur le cinéma de Derry: Batmamn de Burton PG-13 et L'arme fatale 2; Yeahhh
Nostalgie musicale. le nombre de vannes sur les New Kids on the Block^^. Nostalgie d'une époque ou les films d'horreurs avait une histoire et une mise en scène et n'était pas que des simples séries b. Cette nostalgie s'accompagne d'une oeuvre qui sait rester moderne et qui est pensé pour le plaisir de tous. Le film est un teenage movie d'horreur au sens propre du terme. Il est attachant lorsqu'il le faut, drôle quand il le faut, (les vannes de cul de Ritchie^^), terrifiant quand il le faut, horrifique quand il le faut, émouvant quand il faut, référentiel quand il le faut et atmosphérique quand il le faut sans que l'un n’entache l'autre le tout formant un ensemble cohérent et un divertissement de grande envergure.
Seul la durée et la bande originale du film entachent un peu le résultat mais elles sont autant des défauts que des qualités. La durée est peu trop longue mais nécessaire pour le développement des persos. La B.O de Benjamin Wallfisch est omniprésente, bourrinne par moment et provoque le jumpscare contrairement aux plans mais elle participe à l'atmosphère distillée tout au long du métrage.
Une réussite. Un des meilleurs films de l'année. La suite est attendue avec impatience...