« Ça », ou « It » ou « Grippe-sou », bref appelez-le comme vous voulez, est un monstre de fiction que j’affectionne tout particulièrement. Il est l’incarnation parfaite du croque-mitaine, jouant sur les peurs de ses victimes afin de se nourrir.
Il n’est pas chose aisée de fournir une bonne adaptation de l’œuvre du célèbre romancier Stephen King, d’autant plus que le film d’horreur est devenu une solution de facilité pour le producteur désireux d’attirer des hordes d’adolescents dans les salles. On met quelques jumpscare, on joue uniquement sur le côté sensationnel sans pour autant plus développer l’histoire et on sort le film, bon ou mauvais, peu importe, c’est une source d’argent fiable.
Adorateur du roman et en bon partisan du « oui mais le livre était mieux » j’avais peur d’assister au massacre d’une des œuvres qui a marqué mon adolescence. Et l’interdiction aux moins de 12 ans me confortait dans mon idée, tant le livre peut être glauque et malsain à certains moments, j’imaginais mal une bonne adaptation sans une interdiction minimum au moins de 16 ans.
J’ai donc été agréablement surpris lorsque j’ai été le voir en salle. Bien sûr des coupes ont été faites, on ne peut adapter une œuvre aussi volumineuse sans effectuer quelques sacrifices. Mais l’esprit du livre est totalement respecté.
« Ça » n’est pas qu’un film d’horreur ou d’épouvante, c’est bien plus. C’est aussi une ode au passage de l’enfance à l’adolescence, où on commence à découvrir l’amour et la sexualité, où on découvre que nos peurs enfantines sont peu de choses et que les vrais monstres sont parfois les adultes, parfois d’autres enfants. La scène où le groupe se baigne dans le lac témoigne de cette ode à l’enfance et pendant quelques minutes on oublie que dans cette paisible ville se cache l’effroyable Grippe-Sou.
Attardons nous légèrement sur ce dernier. Là aussi le film a très bien capté l’essence du personnage. Il est plus qu’un monstre au sens physique du terme. Il est une sorte de cauchemar fantasmagorique partout et nul part à la fois, un clown dans un égout, un simple ballon rouge ou même une émission télé, « It » est presque omnipotent et omniscient, et c’est ça qui le rend effroyable.
En conclusion je ne saurai que conseiller aux fans du livre (voir de l’adaptation télé) d’aller le voir.