Çans merci !
Ça, par exemple… une saga horrifique qui marche aussi bien au ciné et qui provoque autant de hype, je n’imaginais pas connaître cela (on va éviter de mettre trop de « ça » pour des raisons évidentes)...
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le 12 sept. 2019
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Jamais je n'ai vu un film enchaîner les grands écarts avec tant de souplesse. Du très bon, au particulièrement médiocre. D'un bel hommage à Stéphane King à une mauvaise adaptation du livre culte. Des acteurs convaincants à des personnages mal écrits. D'une réalisation sublime, à un enchaînements de poncifs éculés entrecoupés de jumpscares qui perturbent la narration, brisent l'épouvante et les nerfs du spectateur exigeant qui se surprend à ne plus suivre l'histoire mais à se préparer aux prochains sursauts.
Il y a un clown. Il y a donc une fête foraine. Qui dit fête foraine, dit salle de miroirs. C'est déjà tellement attendu qu'on se demande si on a vraiment envie de voir ce qui va suivre. Mais si en plus vous rajoutez un personnage fonction (un enfant anonyme) et un héros attendri qui veut le protéger face à un monstre, vous avez là une scène dégoulinante de pathos évident, et qui se passe exactement comme vous pourriez l'imaginer. Vous hurlant au passage le manque d'originalité du film.
C'est dommage, le livre était éreintant de séquences terriblement sombres sur la nature humaine ou l'histoire de l'Amérique, souvent originaux et parfois douloureusement bien pensés. Quitte à faire monter la pression avec des scènes sanguinolentes, pourquoi ne pas tirer profit de l'oeuvre originale plutôt que d'avoir recours à des scènes toutes faites, vues et revues ?
La logique du film ne suit même pas ses propres règles. Un personnage brillant et réfléchi pendant 4 heures peut subitement perdre toute profondeur le temps d'une décision pour le bien d'un scénario prévisible. Comble de l'écriture bâclée laissant place aux plus évidentes incohérences, ce que Pennywise subit sans broncher pendant tout le film devient subitement sa seule faiblesse quand l'intrigue touche à sa fin. Quand bien même il en était immunisé jusque là.
C'est le syndrome David Benioff, le grand méchant "a sans doute oublié", n'est ce pas ?
Finalement, les héros se sortent de situations par la force de l'amour et de l'amitié. Vous me direz que c'est peut être un peu gros.
Mais, finalement, il était si dangereux que ça, ce monstre ?
C'est peut être pour ça que les personnages se permettent des échanges style sitcom en plein dans les séquences supposées haletantes. Pour des "loosers", ils ont pas mal de sang froid et de répartie ces enfants poursuivis par une créature cosmique.
Les répliques fusent aux moments les plus improbables, les dialogues sont tellement ciselés, que le film devient une sorte de comédie entrecoupée de screamers. C'en est presque divertissant, si on a une suspension consentie de l'incrédulité à toute épreuve.
Enfin, ça reste objectivement un mauvais film d'horreur, un navet d'épouvante. Mais surtout, un piètre film, mais qui se laisse bizarrement regarder malgré ses presque trois heures.
Mention spéciale à la scène de fin. Je n'ai hélas pas les mots pour décrire son ineptie, seuls les échanges de regards que j'ai pu avoir avec les autres spectateurs médusés ne pourraient la retranscrire justement.
Rien à voir avec le chef d'oeuvre de Stephen King.
Créée
le 28 sept. 2019
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