Mes trois points vont :
- au jeu de Philippe Torreton, toujours juste, comme d'habitude
- aux scènes de classe, durant lequel le spectateur se trouve en immersion à 100%, on est aux frontières du documentaires à certains moments
- l'absence de pathos dans le traitement de l'événement dramatique de l'histoire (ouf!)
Mais pour le reste, pff... On en envie de dire, "Gérard Klein sort de ce corps". Un directeur d'école absolument formidable qui veut supprimer la misère du monde et rétablir la paix, mais comme ouhlala, c'est du boulot, il doute, il est prêt à renoncer à tout. Heureusement sa meuf super cool lui redonne le courage pour poursuivre son combat.
Notre directeur idéal se démène et souffre pour coordonner tout ce petit monde, fait de femmes essentiellement. Le déséquilibre des genres représentés est assez insupportable d'ailleurs, même si peut-être réaliste, surtout pour la fin des années 90. Les hommes sont tous des hommes de pouvoir et des méchants (sauf le dirlo, donc), les femmes sont artistes, et se cachent les yeux quand on pêche un poisson pour ne pas le voir souffrir. Elles aident le monde à aller mieux en "l'éclaboussant de couleurs". Bon.
Comme si on n'avait pas compris que l'instit' était l'homme de la situation, Tavernier en rajoute une couche : amoureux parfait, compréhensif, à l'écoute quand il faut, et tiens donc, super fils aussi, puisqu'il possède la bonté d'âme nécessaire pour aider son père mourant alors que ce dernier ne l'a visiblement jamais considéré. En plus il ne fume pas, dites-donc. Le gendre idéal !
Insupportable de caricatures (je ne parle pas de l'inspecteur d'académie où là on frise le ridicule), vraiment dommage. J'avais bon espoir que le film se concentre sur les rapports complexes entre enseignement et services sociaux, ce qui me paraissait être de loin le cœur du propos. Mais il se disperse, et reste à la surface.