Un drame social d’une rare justesse, mettant si bien en lumière le passage à l’âge adulte.

Premier long-métrage d’Adrian Lyne, mondialement connu pour son Flashdance (1983) et dans un tout autre registre, L'échelle de Jacob (1990). Avec Ça plane, les filles ! (1980), titre ridicule au regard de son titre d’origine, il mettait en scène le quotidien de quatre adolescentes désœuvrées de San Fernando Valley, en Californie.


Remettons-nous dans le contexte, cette jeune génération née dans les années 60 sont des enfants de hippies. Une éducation laxiste ou laissant à désirer, la perte de repère pour certaines, la violence au sein du foyer pour d’autres, elles ne tardent pas à découvrir le milieu de la drogue, de l’alcool et du sexe. Le film brosse le portrait de trois femmes, trois copines de lycée qui ont pour point commun, celui d’avoir une situation familiale complexe ou un quotidien difficile. Jeanie (Jodie Foster) vit avec sa mère qui enchaîne les relations d’un soir et ne voit plus trop son père, Madge (Marilyn Kagan) fréquente un homme bien trop âgé pour elle, Annie (Cherie Currie) fugue le plus clair de son temps et s’adonne aux drogues dures, quant à Deirdre (Kandice Stroh), reine du disco, accumule à la fois les problèmes relationnels et les garçons.


Rares sont les films à parvenir à mettre si bien en lumière le passage à l’âge adulte. Impossible de ne pas tomber sous le charme de ces jeunes femmes qui se comportent comme des adultes alors qu’elles sont encore fragiles et naïves. Adrian Lyne arrive si bien à retranscrire tout le mal être qu’incarnent ces filles. Il prend le temps de s’intéresser à chacune d’entre-elles, nous permettant de voir leur évolution au sein de l’histoire. Une intrigue touchante et criante de vérité, magnifiée par ce casting féminin irréprochable (mention spéciale pour Jodie Foster & Cherie Currie, du groupe The Runaways).


Voir ces jeunes femmes déambuler dans L.A., livrées à elles mêmes nous fais immédiatement repenser à l’excellent (mais trop méconnu) Violences sur la ville (1979) de Jonathan Kaplan. La mélancolie de "On The Radio" de Donna Summer vient quant à elle sublimer ce drame social, d’une rare justesse.


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le 11 déc. 2020

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