Sorti en plein cœur des années 90, Ça tourne à Manhattan navigue entre fiction, rêve et réalité, et expose les coulisses chaotiques du tournage d’un film indépendant. Soit du cinéma conscient de lui-même, qui ne manque pas de faire preuve d’autodérision, le tout étant ponctué de situations comiques particulièrement irrésistibles. Une réussite qui traite de la dualité et la complémentarité d’Hollywood et des films à petit budget.

Avec son discours astucieux sur le cinéma, ses différentes techniques sur la forme (caméra à l’épaule, noir et blanc granuleux ou couleur selon le contexte), son regard caustique des relations humaines, Ça tourne à Manhattan est une œuvre malicieuse, en marge, qui sait narrer le tournage d’un film indépendant avec ce que le procédé sous-entend en seconde lecture (différence de réputation entre grosses et petites productions, critique générale du système).

Cette grande lucidité (des normes artistiques, des codes du genre, des différentes appréciations du public et des professionnels) participe à une vision unique et juste de ce que peut offrir le métacinéma.

Le titre original, Living in Oblivion, révèle une mise en abyme, puisqu’il est également le titre du film tourné dans le film. On se retrouve donc avec un film à petit budget sur l’histoire d’un film à petit budget, avec ses péripéties, ses imprévus, son amateurisme, ses états de crise, ses états de grâce, le tout sous le regard loufoque et bien senti de Tom DiCillo.

L’introduction expose très vite l’instrument principal du cinéma : la caméra. Un zoom lent le met en avant avec insistance et évoque le sujet du long-métrage, c’est-à-dire l’exercice filmique, soit la capacité à partager une vision, un point de vue, un discours, un narratif. Il s’agit d’un outil contenant un potentiel, un pouvoir ayant la finalité qu’on veut bien lui donner. Son utilité pratique, à travers la synergie, les différentes aspirations du réalisateur, des acteurs, des techniciens, constitue l’élément central du film.

(...)

Pour lire la critique complète : https://www.lemagducine.fr/cinema/films-classiques/ca-tourne-a-manhattan-ou-le-metacinema-marginal-des-annees-90-10064098/

Désolé de ne pas pouvoir vous la partager directement sur SC.

OkaLiptus
9
Écrit par

Créée

le 29 oct. 2023

Critique lue 173 fois

11 j'aime

17 commentaires

Oka Liptus

Écrit par

Critique lue 173 fois

11
17

D'autres avis sur Ça tourne à Manhattan

Ça tourne à Manhattan
SimplySmackkk
9

Ca tourne à Manhattan X3

Je sais que je regarde beaucoup trop de films. Que beaucoup n'en valent pas la peine. Mais j'ai l'espoir de trouver la petite perle, le bijou qui me fera avoir les yeux qui brillent. Ce sont des...

le 17 sept. 2019

11 j'aime

Ça tourne à Manhattan
OkaLiptus
9

Le métacinéma marginal des années 90

Sorti en plein cœur des années 90, Ça tourne à Manhattan navigue entre fiction, rêve et réalité, et expose les coulisses chaotiques du tournage d’un film indépendant. Soit du cinéma conscient de...

le 29 oct. 2023

11 j'aime

17

Ça tourne à Manhattan
Cinemaniaque
6

Critique de Ça tourne à Manhattan par Cinemaniaque

Les déboires d'un tournage de film indépendant, entre crises d'ego, techniciens maladroits, tensions entre les acteurs et mère échappée de l'asile... Il y a un vrai regard ironique sur le cinéma dans...

le 22 mars 2011

6 j'aime

Du même critique

Edward aux mains d'argent
OkaLiptus
10

Once upon a time in Hollywood...

"Bien sûr qu'il avait un nom, il s'appelait, Edward..."Autrement dit, Tim Burton. Œuvre magistrale, naïve, irrésistible, foudroyante, féerique, mais qui sait jouer du réel tout en intégrant les codes...

le 6 déc. 2023

108 j'aime

75

Léon
OkaLiptus
10

And she's buying a stairway to heaven

Léon constitue probablement le diamant noir de la filmographie de Luc Besson. Dépressif, emprunt de mélancolie, et par la magie du cinéma, le film parvient à nous faire croire à l’improbable,...

le 7 avr. 2023

98 j'aime

48