Ca tourne à Manhattan X3
Je sais que je regarde beaucoup trop de films. Que beaucoup n'en valent pas la peine. Mais j'ai l'espoir de trouver la petite perle, le bijou qui me fera avoir les yeux qui brillent. Ce sont des...
le 17 sept. 2019
11 j'aime
Je sais que je regarde beaucoup trop de films. Que beaucoup n'en valent pas la peine. Mais j'ai l'espoir de trouver la petite perle, le bijou qui me fera avoir les yeux qui brillent. Ce sont des découvertes personnelles, c'est fortement subjectif. Je range avec un grand sourire Ça tourne à Manhattan dans ma petite boîte à bijoux, car j'ai été immodérément conquis par le film.
(Attention, le film repose sur une structure originale qu'il est préférable de découvrir, comme j'en ai eu la chance. J'en révèle beaucoup dans ce qui va suivre)
Encore du cinéma sur le cinéma. Nick Reeve est un réalisateur, un peu fauché, qui tente de mettre en boîte son film. Mais rien ne va. L'équipe est maladroite. Les acteurs veulent réécrire le script. Les relations personnelles enveniment le plateau. Mais rien de tout ça ne s’enchaîne à la suite, le film est composé de trois segments, qui remettent à chaque fois en cause ce qui a été vu précédemment. Le film tourné change, les relations sont différentes, et Nick Reeve passe du personnage de réalisateur qui subit son équipe, à celui qui doit accepter les désirs de ses acteurs puis enfin à celui qui se trompe, qui perdure dans l'erreur.
Le spectateur n'est jamais certain de ce qu'il voit. Et la nature du film tourné n'est pas vraiment importante. Les spectateurs avertis reconnaîtront néanmoins trois ambiances pouvant correspondre à autant de réalisateurs connus. Ce qui importe c'est de montrer ce qui se déroule lors des tournages, tout ce qui peut arriver, entre petits arrangements et erreurs grossières. C'est d'autant plus plaisant que le film est très drôle, à se moquer sans cesse de lui-même et de la réalisation de films en général. Le casting est à l'image des quelques décours de Ça tourne à Manhattan, resserré, avec les formidables John Buscemi ou Catherine Keener, des habitués des films de TomDiCillo, qu'il va falloir que je découvre un peu plus.
Et dire que l'originalité du film ne tient pas à grand-chose : c'est une fois le premier segment tourné que le réalisateur et scénariste s'est rendu compte que cela ne pouvait faire un court-métrage, et que c'était bien trop court pour un long. D’où les autres segments qu'il tourna en écho. Comme dans Mulholland Drive passé de pilote de série à un film, il s'agit de rattrapage, de bricolage, et cela fonctionne grâce à une délicate alchimie. Une plongée de l'autre-côté de la caméra, mais sans le côté documentaire, puisque tout est fluctuant, tout est fiction dans ce film.
Un petit bijou, un exercice de style sans aucune prétention, mais au contraire avec beaucoup d’humilité et d’humour. Absurde mais terre-à-terre. Génial.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Défi 365 critiques en 2019 (Films)
Créée
le 17 sept. 2019
Critique lue 596 fois
11 j'aime
D'autres avis sur Ça tourne à Manhattan
Je sais que je regarde beaucoup trop de films. Que beaucoup n'en valent pas la peine. Mais j'ai l'espoir de trouver la petite perle, le bijou qui me fera avoir les yeux qui brillent. Ce sont des...
le 17 sept. 2019
11 j'aime
Sorti en plein cœur des années 90, Ça tourne à Manhattan navigue entre fiction, rêve et réalité, et expose les coulisses chaotiques du tournage d’un film indépendant. Soit du cinéma conscient de...
Par
le 29 oct. 2023
11 j'aime
17
Les déboires d'un tournage de film indépendant, entre crises d'ego, techniciens maladroits, tensions entre les acteurs et mère échappée de l'asile... Il y a un vrai regard ironique sur le cinéma dans...
Par
le 22 mars 2011
6 j'aime
Du même critique
La Culture est belle car tentaculaire. Elle nous permet de rebondir d’oeuvre en oeuvre. Il y a des liens partout. On peut découvrir un cinéaste en partant d’autre chose qu’un film. Je ne connaissais...
le 2 avr. 2020
51 j'aime
13
Le film adaptant le comic-book culte de Brian aura pris son temps avant d'arriver en France, quatre mois après sa sortie aux Etats-Unis tandis que le Blu-Ray est déjà sur les rayons. Pourquoi tant de...
le 5 janv. 2011
44 j'aime
12
En 2015, adaptant le comic-book de Mark Millar, Matthew Vaughn signe avec le premier KingsMan: Services secrets une belle réussite, mêlant une certaine élégance anglaise infusée dans un film aux...
le 30 déc. 2021
39 j'aime
12