Lemmy public n°1
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le 27 févr. 2017
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Comment la lecture d'une critique d'Alphaville (Godard) établie par un éclaireur (lessthantod) peut mener à revisiter "ça va barder" un film de John Berry, sorti en 1955 ?
Juste par le point commun entre les deux films c'est-à-dire l'inénarrable Eddie Constantine …
Bon, d'accord, ce n'est pas du niveau des films de Borderie qui adaptait des romans de série Noire de Peter Cheney avec le fameux Lemmy Caution. Là, le réalisateur se contente d'adapter un roman paru dans "fleuve noir". Mais, malheureusement, je n'ai pas les films de Borderie en magasin …
John Berry est un metteur en scène américain un peu spécialisé dans les films noirs ("tension") qui s'est réfugié en France au moment du maccarthysme et a tourné plusieurs policiers avec Eddie Constantine.
Le scénario ici raconte les aventures d'un homme Johnny Jordan embauché par un armateur pour découvrir quel est celui qui dans son équipe se permet de le voler.
Johnny Jordan c'est bien sûr Eddie Constantine avec son visage en lame de couteau et sa voix avec un inimitable accent américain qu'il cherche vainement à cacher. Le mec pas aimable mais dont le cœur d'artichaut le fait toujours tomber dans des pièges tendus par des (jolies) femmes (les pièges tendus par les hommes, il n'y tombe pas parce qu'il se méfie). A la fin, il pousse même la chansonnette "ça bardait" et "Gina" avec sa voix de crooner (qui a beaucoup fumé et pas mal picolé)
Gina, ben justement, c'est une ancienne maîtresse qui s'est mise avec un gangster pas drôle du tout et jaloux comme un tigre auquel va s'attaquer Eddie Constantine. C'est la charmante mais un tantinet vipérine (dans ce film) May Britt qu'on a pu apprécier dans "the Young Lions" ou encore "guerre et paix" (Vidor).
L'armateur Moreno est joué par un Roger Saget, second rôle qui joue souvent les aubergistes plantureux. Ici, il ne démérite pas dans le rôle de celui qui n'a que deux passions l'argent et la nourriture.
Même Jean Carmet fait une étonnante prestation d'un latino bien en chair et doté d'une belle moustache qui seconde notre Johnny Jordan.
Parmi les seconds rôles Jacques Marin, en flic tendance tenace et Jess Hahn en matelot prêt à se jeter dans la bagarre (comme d'habitude).
Quelques scènes sont assez jubilatoires comme la bagarre organisée dans le bistrot par Constantine pour contourner le placide et inamovible gorille (Allo, allo).
Ok, on ne va pas se cacher derrière son petit doigt, le film a quand même pris un peu d'âge, certaines répliques sont "parfois" un peu lourdingues et souvent "simplistes" mais l'ensemble conserve quand même une certaine fraîcheur dans le jeu des acteurs et dans une mise en scène plutôt efficace tout en restant bon enfant. Si on accepte de jouer le jeu et de ne pas être trop regardant (sur la qualité des blagues), on peut même passer un bon moment avec, au moins, le sourire.
On n'est même pas à l'abri d'y trouver un petit second degré de derrière les fagots.
Et puis,
Ça bardait, ça bardait
T'as sûr'ment jamais vu un truc comme ça!
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Créée
le 26 août 2022
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