Clint et Clyde, le retour. Après un film plus personnel (Bronco Billy), Clint Eastwood retourne au cinéma commercial avec cette suite de Doux, dur et dingue sorti deux ans plus tôt. Si le style du premier opus avait pu décontenancer par son côté farce, il n’empêchait pas la description d’une certaine Amérique à travers le portrait amusant de ses personnages. Ici, l’ambition tombe de deux étages avec un film bien plus paresseux. S’appuyant seulement sur les archétypes proposés lors du premier film, les personnages sont filmés avec beaucoup moins de tendresse et le scénario est en totale roue libre.
Bien moins drôle et moins touchante, cette suite s’apprécie pour la sympathie qu’inspire ses personnages même si les liens entre eux sont moins fouillés. Clyde est, bien entendu, un des atouts et on appréciera le clin d’œil très appuyé à L’Homme tranquille à la fin du film. Pour le reste, les personnages sont bien moins attachants et ils ne vont vraiment nulle part (alors que leur errance dans Doux, dur et dingue avait un véritable sens). La réalisation, enfin, est souvent très maladroite (raccords douteux, certains plans des combats, etc.).
Cela reste divertissant, on ne s’ennuie pas mais, contrairement à son prédécesseur qui s’apparentait à un tremplin pour s’ouvrir d’autres perspectives, ce film se présente comme une parenthèse que Clint peut refermer pour passer à quelque chose de plus sérieux.