Tout d'abord, Cabal, c'était une découverte en BD chez un bouquiniste et le souvenir que j'en garde est que l'histoire m'avait plutôt accroché, entre fascination et horrification.
Puis le visionnage du film vint plus tard, sur une chaîne télévisée, une cassette VHS vierge insérée judicieusement dans le magnétoscope. Même en étant informé, depuis, du gâchis produit par des décideurs de la production quant au résultat final qui sortit dans les salles il y a maintenant trente ans, il demeure dans Cabal quelque chose de magnifique, de captivant. De cette impression passionnée, il faut accorder les magnifiques compositions musicales de Danny Elfman (compositeurs pour les films de Tim Burton souvent) qui produit un émerveillement dans plusieurs scènes. Une musique fantastique, féérique, épique, rien qu'avec le générique du début accompagnant le plan de lecture de la fresque murale prophétique, avant de permuter brutalement par un cri sauvage dans le rêve ludique, agité et monstrueux de Boone, ce dernier étant le personnage principal.
L'histoire commencée, il ne faut pas attendre longtemps pour comprendre qui est l'antagoniste du film, l'affiche présente donnant une révélation qui clinque aux mirettes. David Cronenberg joue un parfait salaud qui aurait eu, lui, vraiment, besoin d'un psychiatre dont c'est le métier de son personnage manipulateur et diablement méthodique. Le personnage de Boone est attribué à l'acteur Craig Sheffer que l'on a pu voir plus récemment dans la série, Les Frères Scott, diffusée il y a quelques temps à la télévision française. Moins connue, Anne Bobby joue la parfaite amoureuse de Boone, Lori, qui affrontera des épreuves afin de retrouver l'amour de sa vie. L'acteur britannique Doug Bradley, connu pour son rôle de Pinehead dans Hellraiser, se présente sous les traits d'un Moïse aux joues scarifiées, le prêcheur Lylesberg, le chef des monstres.
Quant aux nombreux monstres présents (un record quantitatif dans l'histoire du cinéma), les habitants souterrains de Midian, ils sont autant terrifiants, féroces, hideux que fascinants et finissent par attirer de la sympathie à mesure que l'on apprend leur histoire. La descente de Lori dans le grand antre des Noctures, ainsi se nomment-ils, et la bataille finale contre des Naturels menés par un shérif belliqueux et son armée de bouseux à l'esprit étroit et au coeur loin d'être pur offrent des grands moments de séquences.
Il me tarde de voir les versions longues, les Director's et Cabal Cut, et cette véritable fin dont je me rappelle à me souvenir de la lecture de la BD chez le bouquiniste. Et pourquoi pas lire le roman d'origine écrit par Clive Barker même. Tout n'est qu'une affaire de patience.