Déterré par l'explorateur E.D. Distribution proposant un DVD aussi nu qu'une amérindienne en tenue du dimanche, la péloche de Nicolás Echevarría a bien failli rester fantomatique dans notre beau pays. C'eût été dommage tant Cabeza de Vaca, vingt ans après sa sortie ciné hors Héxagone, dégage la puissance des odyssées viscérales ; de celles qui vous plonge dans l'enfer des colons et, celui plus terrible des conquis pour coller les sens et les gonades au fond du panier. Quelque part entre le lyrisme méphistophélique d'Apocalypse Now et le culbuteur splanchnique de chrétiens Valhalla Rising, l'épopée mystique et cruelle retraçant les huit années d'un héros à la Foi unique mérite largement – par sa photo, son montage et la force de son propos – de passer outre le traitement qui n'a finalement de rugueux que son propos vecteur d'un message maintes fois évoquées mais rarement si empathique. Tout le reste n'est qu'Histoire.